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La Métropole de Lyon dévoile ses Voies Lyonnaises

Comment multiplier par trois le nombre de déplacements à vélo d’ici 2026 par rapport à 2020 ? La Métropole de Lyon entend changer les habitudes des Grands Lyonnais dans leurs trajets quotidiens avec un réseau express vélo de douze lignes qui étendra aux quelque 40 communes des voies sécurisées, confortables et continues au-delà du centre-ville. “En 2026, trois habitants sur quatre vivront à moins de 10 minutes à vélo d’une Voie Lyonnaise” est l’objectif affiché par la Métropole.

Un réseau de transport à vélo

« Avec les Voies Lyonnaises, c’est un nouveau réseau de transport à l’échelle de notre territoire qui se crée », c’est ainsi que la Métropole de Lyon a dévoilé fin septembre son projet de réseau express vélo. Doté d’une enveloppe de 100 millions d’euros, il prévoit l’aménagement de 250 km de voies sécurisées d’ici 2026, dont 100 km existent déjà, pour douze lignes. À l’horizon 2030, ces Voies Lyonnaises devraient représenter treize lignes connectées entre elles et reliant les communes en périphérie au cœur de l’agglomération pour 396 km au total.

Ce plan qui ressemble à une carte de lignes de métro est le futur réseau express vélo de la Métropole de Lyon. Une signalétique spécifique à ce réseau le distinguera des autres aménagements de voirie existants. Chaque Voie Lyonnaise sera identifiable par son numéro et sa couleur. L’appellation officielle, les « Voies Lyonnaises », rend hommage aux anciennes voies romaines et évite soigneusement l’amalgame routier. « Réseau express renvoyait à l’idée d’autoroute à vélo, or nous recherchons la sécurité et le confort d’usage à travers notre réseau », justifie Fabien Bagnon, vice-président délégué à la voirie et aux mobilités actives de la Métropole de Lyon. Ce projet contribue à la « ville de demain » selon Bruno Bernard, président de la Métropole. « Un territoire où il fera bon vivre, où la population sera en meilleure santé avec un air moins pollué et où il sera aisé de se déplacer autrement qu’en voiture. » À l’instar des transformations urbaines qui ont accompagnées l’arrivée des tramways, les Voies Lyonnaises devraient transformer le paysage urbain et ses ambiances dans une approche croisée entre mobilités, environnement et paysage. La construction des 20,5 km de la ligne 1 Vaulx-en-Velin – Saint-Fons démarrera en 2021 et sera partiellement ouverte dès le printemps 2022.

Quels aménagements pour assurer la sécurité et le confort ?

Pour inciter les Grands Lyonnais à adopter le vélo pour leurs déplacements quotidiens ou de loisirs, la Métropole de Lyon mise sur la continuité, la sécurité et le confort de ces Voies Lyonnaises.

Sécurité : avec la hausse du trafic cycliste, il faut penser la cohabitation des cyclistes de plus en plus nombreux roulant à des vitesses différentes. Les pistes, séparées de la chaussée et des trottoirs, feront la plupart entre 3 m et 4 m de large, pour faciliter le dépassement, la circulation conviviale à deux de front, y compris pour les cycles à gros gabarit comme les vélos cargo, et l’accompagnement des enfants. Les revêtements colorés au sol permettront aussi d’interpeler les autres usagers de la route sur la présence des cyclistes, notamment aux intersections ou aux entrées et sorties du réseau. Quelques questions demeurent sur la sécurité au niveau des intersections : « Nous réfléchissons à donner un démarrage anticipé aux cyclistes par rapport aux automobilistes aux feux tricolores », avance Fabien Bagnon. D’autres préoccupations portent sur l’éclairage des pistes hors centre-ville. « Peut-être travaillerons-nous sur des marquages au sol spécifiques. »

Continuité : « des chemins directs, visibles, identifiés et confortables » pour encourager les « citoyens qui n’osent pas encore de se lancer dans l’exercice d’une mobilité active » est l’objectif affiché. Les Voies Lyonnaises doivent être complétées par des maillages cyclables de proximité permettant aux Grands Lyonnais de rejoindre à vélo, en toute sécurité, la future ligne la plus proche.

Confort : les revêtements seront choisis soigneusement pour offrir un bon confort de roulement et des équipements seront également prévus. Postes de gonflage, fontaines d’eau, repose-pieds aux intersections seront proposés le long des itinéraires …

Vue sur les futures Voies Lyonnaises sur les quais de Saône à Collonges ©Métropole de Lyon

Favoriser l’intermodalité

Afin de répondre aux besoins de continuité de parcours des usagers, les voies seront conçues en complémentarité des lignes du réseau de transport en commun et de desserte ferroviaire de l’agglomération. Ainsi, 40 km des Voies Lyonnaises seront réalisés sous maîtrise d’ouvrage du SYTRAL, autorité organisatrice des transports en commun, lors des travaux pour les nouvelles lignes T9 et T10 du tramway et des lignes de bus à haut niveau de service. Les lignes fortes du réseau, le long des quais du Rhône et de la Saône, seront connectées aux grandes gares ferroviaires (Part Dieu, Perrache et Jean Macé). L’intermodalité avec les TER sera particulièrement prégnante pour la ligne 3 Quincieux – Givors pour les habitants du Val de Saône, ainsi que pour desservir la Vallée de la Chimie à partir de la gare de Saint-Fons. L’offre intermodale passe également par le stationnement vélo sécurisé. La Métropole ambitionne de multiplier par dix le nombre de places existantes (1 500) d’ici 2026.

Gouvernance

L’ensemble du réseau concernera 49 des 59 communes de la Métropole de Lyon à horizon 2030. Des comités de pilotage par ligne, présidés par un membre de l’exécutif métropolitain et composés des maires concernés, de deux conseillers métropolitains, des habitants et des associations cyclistes, seront créés. Les associations vélo sont étroitement associées au projet. Elles ont été concertées dès le début pour leur expertise d’usage très fine de l’ensemble du territoire métropolitain. Tous les tracés ne sont pas encore définis à ce jour et un tiers des 150 km de nouvelles pistes pour 2026 doit faire l’objet d’arbitrages. De nombreux autres points seront encore à éclaircir pour les près de 150 km supplémentaires prévus entre 2026 et 2030.

La mobilité n’ayant pas de frontière, la Métropole de Lyon souhaite se coordonner avec la petite dizaine de collectivités territoriales voisines pour permettre la continuité cyclable au-delà du territoire métropolitain.

Armelle Boquien

Politiques cyclables