La région Centre-Val de Loire généralise l’emport des vélos à bord de ses trains
La première rame des 32 nouveaux trains qui viendront remplacer les anciennes rames CORAIL sur les trois lignes longue distance circule depuis le 25 août dernier en région Centre-Val de Loire. Une montée en gamme pour les usagers qui bénéficieront d’un meilleur confort, d’une meilleure accessibilité, mais aussi de nouveaux services. Les cyclistes ne seront pas en reste, puisque ces trains proposeront neuf emplacements vélos par rame, soit 27 emplacements pour un train complet de trois voitures. De nouveaux équipements au service du développement des nombreux itinéraires cyclables en Centre-Val de Loire.
Un matériel roulant vieillissant
La Loi NOTRe de 2015 a placé les régions en pilotes de la mobilité en leur transférant, entre autres, la compétence d’organisation des transports interurbains. Une compétence initialement confiée aux départements et leurs réseaux d’autocars, mais aussi à l’État avec les Trains d’équilibre du territoire (TET), appelés Intercités. La région Centre-Val de Loire est officiellement devenue l’autorité organisatrice des dessertes longue distance Paris-Orléans-Tours, Paris-Bourges-Montluçon et Paris-Montargis-Nevers, baptisées « Rémi Express », en 2018. « Dans le cadre de ce transfert, la Région et l’État se sont accordés sur le renouvellement du matériel roulant de ces lignes » explique Hugues Hausher, chargé de mission production et dessertes à la direction Transports et mobilités durables de la Région. « Ces lignes, en connexion avec Paris, transportent chaque jour un flux très important de voyageurs. Pour assurer un service optimal, il était indispensable de remplacer les actuelles rames tractées CORAIL qui datent des années 1970 ». Des rames bien connues des touristes à vélo qui se heurtent à la hauteur de leurs planchers, mais aussi au manque d’emplacements dédiés aux vélos.
Une nouvelle génération de trains plus accessibles pour les vélos
« Dès 2018, de nouveaux trains de type OMNEO Premium/Regio2N ont été commandés à l’équipementier Bombardier pour remplacer petit à petit les anciennes rames des lignes Rémi Express » raconte Hugues Hausher. L’achat des 32 nouveaux trains nécessite un investissement important pour la Région à hauteur de 460 millions d’euros, soit 14 millions d’euros par rame. Ces nouveaux trains à double niveaux proposent un nombre de places assises beaucoup plus important que leurs prédécesseurs : 1 110 places pour les rames OMNEO contre 650 environ pour les rames CORAIL[1].
Mais ce nouveau matériel roulant est aussi pensé pour les cyclistes. Des portes larges et accessibles de plain-pied permettent d’accéder facilement aux emplacements prévus pour stationner les vélos. Ces derniers, localisés à trois différents endroits à bord d’une rame, disposent de trois crochets installés au-dessus de strapontins pour un total de neuf vélos classiques par rame, soit 27 pour un train complet. Une attention particulière a été portée à la conception des crochets afin d’éviter toute dégradation des vélos lors du trajet. Les usagers ont la possibilité d’attacher leur vélo à des anneaux prévus à cet effet. Enfin, à la demande de la Région, les emplacements vélo seront identifiés à l’extérieur des trains grâce à des pictogrammes. Il faudra en revanche patienter un peu pour bénéficier de ces nouveaux services. « Aujourd’hui, seules quatre rames sur les 32 prévues à terme circulent sur notre réseau » précise Hugues Hausher. « Cela nous permet de tester le nouveau matériel et de préparer les équipes à son utilisation. Les 28 rames restantes seront progressivement livrées pour être intégralement opérationnelles début 2023 ».
Des lignes à forte valeur ajoutée pour le territoire
« Ce renouvellement du matériel roulant de la Région n’a pas pour seul objectif de faciliter les déplacements pendulaires des usagers » souligne Hugues Hausher. « Il vise aussi le développement touristique de notre territoire ». La région Centre-Val de Loire est traversée de nombreux itinéraires cyclables de portée nationale et internationale : l’EuroVelo 6 – La Loire à Vélo, l’EuroVelo 3 – La Scandibérique, La Véloscénie (V40), La Vallée du Loir à vélo (V47) et la véloroute Saint-Jacques à vélo (V41). Dans sa dernière version, le Schéma régional des véloroutes compte 2 355 km d’itinéraires : autant d’occasions de découvrir les richesses du patrimoine régional. En reliant Paris à ces itinéraires, les lignes Rémi Express favorisent considérablement le développement du tourisme à vélo, mais aussi de l’excursionnisme en Centre-Val de Loire. Seul bémol : la SNCF ne prévoit pas de proposer, à ce stade, la réservation des emplacements vélo à bord de ces nouveaux trains. Un frein important pour les touristes à vélo qui souhaitent planifier leurs déplacements à l’avance, en particulier en saison haute. En attendant ce pas en avant de la part de la société ferroviaire, la Région a malgré tout prévu la technologie nécessaire à la réservation dans ces nouveaux trains. Affaire à suivre.
Antoine Coué
[1] Pour un train en configuration « longue » c’est-à-dire composé de trois rames.
Cet article a été réalisé dans le cadre de l’étude Intermodalité (EMBARQ) de Vélo & Territoires, qui bénéficie du soutien technique et financier de l’Agence de la transition écologique (Ademe) et du Ministère de la transition écologique et solidaire.