La Vélomaritime mobilise les socio-professionnels et fédère ses partenaires
Le comité d’itinéraire de La Vélomaritime propose, en cet automne particulier, une série de trois rendez-vous en régions Hauts-de-France, Normandie et Bretagne à destination des socio-professionnels situés dans un périmètre de 5 km autour de l’itinéraire. Le but ? Écouter leurs attentes, diffuser des outils de promotion et créer une synergie autour du projet. Pari réussi pour la première réunion en Hauts-de-France, en numérique en raison du contexte sanitaire, qui témoigne de l’intérêt porté à La Vélomaritime et de la mobilisation des professionnels.
« Une expérience maritime à la découverte des perles rares ». Dotée d’une identité forte, La Vélomaritime est la partie française de l’EuroVelo 4, la Véloroute de l’Europe Centrale. Toute jeune, mais réalisée à plus de 90 % avec un jalonnement en cours de mise en service, elle promet une expérience vivifiante, entre aventure et douceur de vivre, à la rencontre de sites d’exception et le long d’espaces préservés.
Faire connaître les actions du comité d’itinéraire aux acteurs locaux
Renforcer le lien entre les collectivités qui aménagent, développent et promeuvent, et les professionnels qui animent et qualifient l’itinéraire par leurs services proposés est un enjeu majeur pour La Vélomaritime. Sous la houlette de son chef de fil Calvados Attractivité, le comité d’itinéraire, qui rassemble trois régions, neuf départements et cinq EPCI et est coordonné par Vélo & Territoires, a imaginé ces rendez-vous à destination des socio-professionnels sur le modèle de ceux qu’organise La Véloscénie depuis 2017. Le premier rendez-vous en Hauts-de-France a été l’occasion de présenter les différents outils de promotion aux 56 participants désireux d’en savoir plus sur ce grand itinéraire qui passe à proximité.
Concrètement, quels sont ces outils ? L’itinéraire dispose d’un site web en marque blanche développé par France Vélo Tourisme en plus d’une page dédiée sur le portail national du tourisme à vélo en France, ce qui lui vaut une double visibilité. Grâce à leur appartenance à la marque Accueil Vélo, les professionnels partenaires sont valorisés via la section « Trouver mon Accueil Vélo » depuis la page d’accueil. Le site web www.lavelomaritime.fr a enregistré près de 150 000 visites de janvier à septembre 2020. Un bond de 206 % par rapport à la même période en 2019. Côté réseaux sociaux, les pages Facebook et Instagram bénéficient d’une animation régulière et d’un nombre d’abonnés en forte augmentation. La nouvelle vidéo de promotion de l’itinéraire y est à découvrir notamment.
Selon Michel Anceau, directeur de l’association lilloise Droit au vélo, la documentation papier est toujours prisée. « Le cycliste a besoin de préparer son parcours. Les outils web sont incontournables, mais ce public aime encore les cartes. » Dans la région, un projet de carte vélo Hauts-de-France/Flandres est à l’étude. Prévue pour 2021, elle valorisera l’aspect transfrontalier de La Vélomaritime. L’offre de topoguides n’est pas en reste. Publié en 2019 par Chamina, le guide « EuroVelo 4 – Le Tour de Manche » présente l’itinéraire de Roscoff à Cherbourg. La partie Cherbourg-Bray Dunes est en cours de rédaction avec une publication prévue en 2021.
Autres actions de promotion marquantes ? Un partenariat est en cours de formalisation avec Friendly Frenchy, fabricant breton de lunettes de soleil en coquillages recyclés, et un projet d’inauguration originale est en gestation pour 2021. L’idée ? Identifier des ambassadeurs pour parcourir l’itinéraire en éclaireurs et partager leurs expériences avec les partenaires.
Écouter les attentes des socio-professionnels, satisfaire les besoins des usagers
« Un touriste à vélo a avant tout besoin d’une infrastructure de qualité, fléchée et sécurisée, pour pouvoir lever la tête et prendre du plaisir » souligne Eugénie Triebel, co-gérante de l’agence Le Vélo Voyageur. « Il doit avoir accès à des informations sur la sécurité, les distances possibles en fonction de l’offre, connaître le relief, complète Michel Anceau. S’ajoutent à cela les informations touristiques et les services disponibles au cours du séjour : transports, réparateurs, épiceries, et bien entendu une offre d’hébergements adaptés à l’itinérance. »
Sur fond d’une fréquentation cyclotouriste en forte progression, les professionnels cherchent à s’adapter aux touristes à vélo et à leurs besoins. « C’est un public très agréable, pas compliqué, à partir du moment où on lui apporte de la disponibilité, de la réactivité et quelques services, témoigne François Bizet, gérant du camping de la Safrière à Ponthoile en Baie de Somme. Ils arrivent fatigués, parfois plus tard que prévu, sans avoir réservé. Ils ont besoin de renseignements pour découvrir la région et ne sont pas forcément passés par l’office de tourisme. Ils aiment discuter, et ça tombe bien, nous aussi ! »
Les petites attentions que les touristes à vélo rencontrent sur leur parcours leur permettent de vivre une expérience unique, particulière. « Nous mettons à disposition la caisse à outils, une pompe à pied, un compresseur pour nettoyer le vélo, poursuit François Bizet. Les clients peuvent sécuriser leurs vélos sur les racks à l’entrée du camping. Nous les emmenons à vélo sur leur emplacement qui comprend une table de pique-nique. Un coin abri et un service lave-linge sont également à leur disposition. Ce sont des petites choses pas compliquées à mettre en place, mais très appréciées. Ils nous le font savoir. »
Pour faire venir et satisfaire les touristes à vélo, la qualité de l’aménagement et des équipements le long de l’itinéraire doivent également être au rendez-vous. « Attention à l’entretien des aménagements cyclables. Il faut qu’ils soient sécurisés car nous voyons de plus en plus de familles et de petits groupes qui sont souvent exposés » alerte François Bizet à l’attention des maîtres d’ouvrage, avant de s‘adresser aux communes et aux commerçants : « Il manque souvent de quoi stationner les vélos, dans les communes, devant les commerces. »
Un réseau de représentants locaux à travers la marque Accueil Vélo
Si les professionnels implantés le long de La Vélomaritime peuvent capitaliser sur sa notoriété croissante auprès des touristes à vélo, le réseau Accueil Vélo renforce leur visibilité auprès de cette clientèle. Les cyclistes itinérants ont de plus en plus recours à la marque dans la préparation de leur voyage : en Bretagne en 2018, deux tiers des itinérants estiment la marque Accueil Vélo importante dans le choix d’un hébergement ou d’un service. De nombreux prestataires l’ont d’ores et déjà adoptée : sur l’ensemble de l’itinéraire, plus de 300 offres sont référencées à moins de 5 km, dont deux tiers sont des hébergements. Ce n’est qu’un début puisque la marque commence à être déployée dans le Pas-de-Calais et dans le Nord.
Des offices de tourisme, points de location et réparation vélo, hébergements, sites de visite sont autant de représentants locaux stratégiques de La Vélomaritime. « Il faut développer ce côté ambassadeur, propose Marie-Laure Picque de Nord Tourisme. Parlez de La Vélomaritime, à vos clients, à des partenaires, dans la vie personnelle, et diffusez les outils de promotion. »
Les maîtres d’ouvrage mobilisés autour d’un objectif fédérateur : la continuité de l’itinéraire en 2021
« Notre région a une forte notoriété vélo, mais nous ne sommes pas encore assez organisés pour proposer un accueil qualitatif aux cyclistes, observe Diana Hounslow, directrice de Pas-de-Calais Tourisme. Nos territoires voisins le sont davantage : la Belgique et les Pays-Bas notamment. Nous nous en inspirons. » Sur les 259 km que parcourt La Vélomaritime en Hauts-de-France, les discontinuités cyclables dans certaines agglomérations du Pas-de-Calais ou dans des espaces naturels protégés demeurent nombreuses. Mais les maîtres d’ouvrage se mobilisent pour la continuité de l’itinéraire : en Baie de Somme, le Syndicat Mixte a apposé, cette année, l’identifiant de l’EuroVelo 4 – La Vélomaritime sur les panneaux de signalisation ; le département du Pas-de-Calais et la communauté urbaine de Dunkerque le prévoient pour l’année prochaine.
En régions Bretagne et Normandie, les maîtres d’ouvrage structurent leurs parties d’itinéraire, cherchent des solutions aux discontinuités cyclables et à l’intermodalité vélo + transports collectifs et travaillent les connexions avec les territoires voisins. Le projet fédère. L’organisation en comité d’itinéraire aide à équilibrer le développement et prioriser les actions. « La convergence des territoires est indispensable, conclut Diana Hounslow. Il règne une excellente entente au sein du comité d’itinéraire de La Vélomaritime. Il nous faut davantage réunir et échanger avec les professionnels pour mieux connaître les clientèles : c’est un travail qui ne fait que commencer ! »
Colin Cazaly