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Métropole Aix-Marseille-Provence et Transdev expérimentent l’intermodalité car et vélo

Une aubaine pour l’intermodalité au quotidien et la pratique du tourisme à vélo dans la Métropole Aix-Marseille-Provence ? Depuis le 8 juin dernier, les cyclistes peuvent transporter leur vélo à bord de deux lignes de bus du territoire. Transdev, à la demande de la Métropole, y expérimente un nouveau système de porte-vélos intérieur permettant d’embarquer jusqu’à six vélos non démontés.

Les origines de l’expérimentation

« Cette expérimentation est le résultat d’un travail appuyé et participatif des associations d’usagers et des professionnels du tourisme pour développer l’intermodalité dans la métropole Aix-Marseille-Provence » introduit Axelle Astouric, responsable communication et innovation chez Transdev. « Elle découle aussi de la volonté de la commune de Port-Saint-Louis-du-Rhône de résoudre une rupture de continuité cyclable dans la zone industrielle à l’est de la ville. » Pour répondre à ce besoin, la Métropole et Transdev se sont accordés pour expérimenter l’embarquement de vélos non démontés à bord de deux lignes de bus du territoire : Port-Saint-Louis-du-Rhône/Miramas et Port-Saint-Louis-du-Rhône/Martigues. L’intérêt pour le territoire ? « Ce service est avant tout pensé pour les déplacements domicile-travail, vers la zone d’emploi de Fos-sur-Mer par exemple » explique Axelle Astouric. Mais cette expérimentation pourra aussi bénéficier aux excursionnistes et aux touristes à vélo. « Port-Saint-Louis-du-Rhône est l’une des portes d’entrées de la ViaRhôna, qui relie le Lac Léman à la Méditerranée. Port-Saint-Louis n’étant pas desservie par le train, l’accès à l’itinéraire n’est pas facilité. Avec ce nouveau service, les touristes à vélo pourront désormais rejoindre la ViaRhôna depuis les gares TER d’Istres, Fos-sur-Mer, Port-de-Bouc, Martigues ou encore Miramas. »

Les usagers sont informés de la possibilité d’embarquer leur vélo à bord des bus par des pictos vélo sur les fiches horaires des lignes concernées

Mode d’emploi du dispositif

Concrètement, comment ça marche ? « Nous avons expérimenté des systèmes de racks arrière pour transporter les vélos » précise Axelle Astouric. « Mais ils ne pouvaient néanmoins pas être utilisés dans cette configuration à cause de contraintes d’exploitation et d’homologation des véhicules. » Après concertation avec la Métropole, la Fédération nationale des transports de voyageurs, les associations d’usagers et la DREAL, l’opérateur opte donc pour l’installation de racks à l’intérieur des véhicules permettant d’embarquer quatre vélos adultes et deux vélos enfants. En pratique, l’usager monte à bord du bus par la porte arrière, dont l’accès est facilité par le plancher bas des véhicules. Il soulève son vélo, le positionne sur le rack, puis le sécurise grâce à un système d’attache. « Le plus dur c’est de soulever le vélo » témoigne l’un des premiers usagers du service. Le tarif ? « Le souhait de la Métropole est de proposer un service aussi universel que possible » explique Axelle Astouric à propos de la gratuité du service. Seul bémol, la réservation des emplacements vélo n’est pour l’instant pas prévue.

Une notice installée sur chaque rack permet aux usagers de s’approprier le service

Une expérimentation pour anticiper la nouvelle réglementation

A compter du 1er juillet 2021, tous les autocars neufs utilisés pour des services réguliers de transport public routier, à l’exception des services urbains, devront être équipés d’un système pour transporter au minimum cinq vélos non démontés. Cette réglementation, introduite par la Loi d’orientation des mobilités, incite les opérateurs et les collectivités à expérimenter de systèmes d’embarquement. « L’aménagement sur ces deux lignes permet de tester le dispositif. Ce test a été lancé le 8 juin 2020 pour une durée d’un an. Une première évaluation sera réalisée après six mois de mise en œuvre » complète Axelle Astouric. L’évaluation permettra aussi d’analyser la réplicabilité du système. « Nous espérons que ce service fera des émules auprès d’autres collectivités. » Cette expérimentation anticipe la nouvelle règlementation, mais améliore aussi l’interopérabilité entre le vélo et le bus, maillon indispensable pour un système de mobilité complet et inclusif.

Combien ça coûte ?

Au total, l’opération nécessite un investissement de 61 600 euros HT pour l’équipement de huit bus, soit 7 700 euros par véhicule. Ce montant comprend le coût du matériel (fabriqué sur mesure), mais aussi le montage sur le véhicule. A cela, il faut ajouter 4 000 euros HT pour la communication sur le dispositif.  A noter cependant : l’aménagement intérieur des bus supprime quatre places assises (sur un total de 71 places), mais préserve les places PMR via des systèmes de strapontins.

Antoine Coué


Cet article a été réalisé dans le cadre de l’étude Intermodalité (EMBARQ) de Vélo & Territoires, qui bénéficie du soutien technique et financier de l’Agence de la transition écologique (Ademe) et du Ministère de la transition écologique et solidaire (MTES).

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