Une nouvelle directive concernant la gestion de la sécurité des infrastructures routières devrait sauver des vies de cyclistes
Communiqué de presse de l’ECF traduit de l’anglais par Vélo & Territoires
La directive révisée sur la gestion de la sécurité de l’infrastructure routière est publiée au Journal officiel de l’Union européenne. Selon la Fédération européenne des cyclistes (ECF), cette mise à jour est une avancée majeure pour les cyclistes puisque les amendements sont de nature à améliorer la conception, la construction et la gestion des routes en exploitation dans toute l’Union européenne, dont pour les « usagers vulnérables » désignés dans la directive.
Les cyclistes représentent 8 % de tous les accidents de la route de l’Union européenne (UE). Ce taux n’a pas diminué au cours des cinq dernières années, avec 42 % de ces cyclistes tués dans les zones rurales. La directive initiale de 2008 a défini les procédures qui devraient améliorer la sécurité du réseau transeuropéen de transports (RTE-T). Ces procédures concernaient les différents stades et aspects de la conception, la construction et l’exploitation des routes principales mais, jusqu’en 2019, elles avaient presque exclusivement porté sur la sécurité des automobilistes. Les besoins des autres usagers de la route comme les cyclistes et les piétons (dits « usagers vulnérables », ndlr) ont souvent été négligés avec pour conséquence des impacts négatifs des infrastructures sur les modes actifs.
Grâce aux modifications apportées à cette directive, l’UE reconnait la nécessité d’accorder plus d’attention à la sécurité des cyclistes et des piétons. Les révisions obligent à prendre en compte leurs besoins à tous les stades de développement des routes qui relèvent du champ d’application de la directive. Ce champ a été élargi pour inclure non seulement les routes du RTE-T, mais aussi celles financées par l’UE et les routes principales situées en dehors des zones urbaines.
L’ECF a activement participé aux actions de lobbying, ces deux dernières années et salue vivement la rédaction définitive qui comprend de nombreuses et importantes améliorations. Selon les recherches de la Commission européenne, les mesures proposées pourraient sauver jusqu’à 3200 vies et empêcher plus de 20 000 blessés graves pour la période 2020-2030.
« De l’autoroute M5 près de Szeged, en Hongrie, à l’échangeur Marynarska à Varsovie, en Pologne, en passant par l’intersection Marsa-Paola à Malte – nous avons observé que de nombreux exemples de projets d’infrastructure routière RTE-T dans toute l’UE créent de nouveaux obstacles pour les cyclistes et les piétons, parfois même au détriment des itinéraires cyclables existants. Cette directive actualisée vise à remédier à cela en obligeant les États membres à tenir compte des besoins des cyclistes à tous les stades de ces projets, de la conception initiale aux inspections périodiques des routes en exploitation », explique Aleksander Buczyński, responsable des politiques d’infrastructure à l’ECF.
Les États membres de l’UE ont maintenant deux ans pour transposer les modifications dans leur législation nationale. Parallèlement, la Commission européenne élaborera un ensemble de critères de qualité pour les infrastructures cyclables et ainsi éviter tout gaspillage de financements publics sur les aménagements cyclables qui ne sont pas sûrs d’être utilisés.
« 2019 a été une année déterminante pour la sécurité des cyclistes, même au-delà de la mise à jour de cette directive. L’ancienne commissaire européenne aux Transports Violeta Bulc s’est engagée à réduire de moitié le nombre de tués et de blessés graves d’ici 2030. Sa successeuse, Adina Vălean, a renforcé cet engagement en déclarant qu’elle travaillera à l’objectif de zéro décès sur les routes à horizon 2050. Nous avons travaillé avec succès au règlement général de sécurité qui inclut désormais l’adaptation intelligente de la vitesse pour tous les véhicules à moteur ; le freinage autonome d’urgence pour diminuer le nombre de collisions entre cyclistes et voitures ; un système d’avertissement de collision ; ainsi qu’une norme pour améliorer la vision directe des camions. Ce sont des politiques comme celles-ci qui permettent de réduire le nombre de décès et de blessés graves sur les routes, et incitent davantage de personnes à se mettre en selle » a souligné Ceri Woolsgrove, chargé de politique de sécurité routière à l’ECF.
En savoir plus :
Télécharger l’analyse complète (en anglais) du texte modifié de la directive 2008/96/CE concernant la gestion de la sécurité des infrastructures routières et l’infographie associée (en anglais).