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Enquête Territoires 2019 : des collectivités toujours plus mobilisées pour le vélo

Vélo & Territoires publie les résultats de son enquête nationale sur les politiques cyclables des collectivités. Après les réformes territoriales de 2015 et à la veille de la Loi d’orientation des mobilités, cette démarche permet de faire le point sur la mobilisation des territoires pour le vélo. Des résultats très encourageants qui montrent l’ « appétence cyclable » des collectivités locales.

Une participation record pour une enquête nationale de ce type

Réalisée tous les cinq ans, l’Enquête Territoires inventorie l’action des collectivités pour le développement du vélo. Avec 523 territoires répondants, cette année a été marquée par une mobilisation sans précédent. 14 régions, 92 départements, 374 EPCI à fiscalité propre et 43 « autres » (syndicats mixtes, PETR, communes, etc.) ont répondu à l’appel lancé par Vélo & Territoires. Une mobilisation qui va bien au-delà des adhérents du réseau et qui montre un intérêt généralisé pour le vélo. L’enquête couvre une bonne partie du territoire national : 78 % des régions, 91 % des départements et 30 % des EPCI à fiscalité propre. Cette mobilisation met en lumière les grandes tendances des politiques vélo locales, mais aussi de nombreuses disparités entre les territoires.

Quelles stratégies vélo dans les territoires ?

Première question abordée par l’Enquête Territoire : la planification. Côté régions, la réforme territoriale est passée par là et a beaucoup impacté les plans vélo régionaux (- 15 % par rapport à 2014). Malgré tout, la reconstruction des stratégies régionales est en cours : 85 % des régions interrogées disposent désormais d’une stratégie vélo. Pour les départements, l’heure est à la consolidation des stratégies déjà existantes. Comme en 2014, 90 % d’entre eux disposent d’une politique cyclable : une mobilisation quasi unanime. L’étude montre par ailleurs qu’une grande partie des départements amorcent aujourd’hui leur deuxième ou troisième génération de plan cyclable. De leur côté, les EPCI montrent un intérêt manifeste pour le vélo, mais sont globalement peu dotés en stratégies de planification : 56 % des 374 intercommunalités interrogées affirment avoir adopté un schéma directeur vélo ou équivalent. Ce chiffre tombe d’ailleurs à 40 % pour les EPCI de moins de 20 000 habitants.

Des équipes vélo en augmentation

Autre point déterminant de l’enquête : les équivalents temps plein (ETP) dédiés au vélo. Les collectivités ont, aujourd’hui plus que jamais, besoin d’une expertise vélo qualifiée pour développer des outils de planification adaptés. Dans les régions, on constate une augmentation de 77 % des moyens humains par rapport à 2014 (1,7 ETP en moyenne sont consacrés au vélo par région). Un chiffre qui reflète plus la fusion des régions qu’une réelle augmentation des effectifs. Côté départements, les équipes vélo sont en nette progression. À périmètre constant, les ETP vélo ont triplés depuis treize ans avec 2,7 ETP en moyenne en 2019, contre 1,7 en 2014 et 0,8 en 2006. Au total, 219,5 ETP sont consacrés aujourd’hui par les départements uniquement au vélo. Pour ce qui est des EPCI, les effectifs vélo s’élèvent en moyenne à 0,8 ETP par intercommunalité en 2019. Une moyenne qui ne reflète pas la grande disparité des moyens humains selon les territoires. En effet, rares sont les intercommunalités de moins de 100 000 habitants à réussir à mobiliser un référent vélo à plein temps.

Des territoires qui investissent de plus en plus pour le vélo

« Sans budget, pas de politique cyclable réussie » ? Un principe qui commence à faire son chemin dans les collectivités. En région, l’enquête révèle une moyenne de 4,9 millions d’euros dépensés sur le vélo, soit environ 0,94 euros par an et par habitant. Une augmentation de plus de 25 % par rapport à 2014. Même tendance chez les départements, où l’on constate une hausse de 37 % du budget vélo par habitant : 3,75 euros par habitant sont consacrés au vélo en 2019 contre 2,47 euros en 2014. En moyenne, 3 millions d’euros seront dépensés par chaque département pour le vélo en 2019. Qu’en est-il des EPCI ? 1,3 millions d’euros en moyenne, soit 9,51 euros par habitant, sont mobilisés en 2019 par les intercommunalités pour le vélo. Un chiffre à nuancer, puisque les budgets vélo varient fortement selon la taille de l’intercommunalité et sont issus, pour partie, de financeurs supra-territoriaux (départements, régions et État).

« Ce qui fera la différence pour le développement du vélo en France, c’est notre capacité à mettre en cohérence les politiques cyclables des différents niveaux de collectivités » confirme Chrystelle Beurrier, présidente de Vélo & Territoires. « Planification, financements, ingénierie, maîtrise d’ouvrage… nous disposons déjà des outils nécessaires. Le cap fixé par Vélo & Territoires est clair et doit être partagé : faire de la mobilité à vélo l’enjeu de tous les acteurs publics, pour tous les Français, dès à présent et jusqu’à 2030. »


 

L’Enquête Territoires 2019 est une étude réalisée avec le soutien technique et financier de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie

 

Politiques cyclables