Favoriser la mobilité durable dans les entreprises : lancement de l’Ekosystème Mobilité
Face aux urgences environnementales, climatiques et de santé publique, la mobilité durable est de plus en plus à l’ordre du jour dans les entreprises. Comment favoriser le report modal ? Quelles solutions mettre en œuvre ? A l’initiative du cabinet de conseil Ekodev, dix entreprises et experts de la mobilité durable se réunissaient pour le lancement du « Do Tank » de l’« Ekosystème Mobilité » le 19 septembre dernier. Pistes de réflexion et d’actions pour accompagner les salariés dans ce développement souhaitable étaient à l’ordre du jour.
« Ekosystème Mobilité : le premier Do tank de la Mobilité Durable »
C’est ainsi qu’Ekodev présente son projet et entend fédérer les acteurs économiques de la mobilité durable. A la clé : des conseils et solutions concrètes pour massifier le report modal, notamment dans les entreprises. « Do Tank », kezako ? Une inspiration du « think tank » mais qui va au-delà des réflexions et propose des actions concrètes pour le terrain. Cet « ekosystème » propose une réponse à la récente prise de conscience « volontaire ou subie » des entreprises, évoquée par Patrick Martin au sujet de la mobilité dans le cadre de la Loi d’orientation des mobilités (LOM). Pour le président délégué du MEDEF, la perplexité des entreprises face au sujet des déplacements quotidiens est comparable à celle d’« une poule devant un couteau ». La situation revêt quelques enjeux financiers de taille puisque les entreprises contribuent à « près de 10 milliards d’euros pour le transport public ». Et pourtant, aujourd’hui encore, environ 70 % des salariés utilisent leur voiture personnelle pour se rendre au travail.
Des solutions ?
« Il faut d’abord connaître les comportements des salariés dans l’entreprise », rappelle le journaliste Olivier Razemon. Car avant d’élaborer des plans de mobilité « on a besoin de connaissances, de faits, de recul ». Inscrit dans la Loi de transition énergétique pour la croissance verte le plan de mobilité est devenu obligatoire pour les entreprises de plus de 100 collaborateurs sur un même site depuis le 1er janvier 2018. La réalité est encore loin de l’ambition. « Peu d’assujettis au plan de mobilité sont en conformité réglementaire », indique la consultante Daphné Chamard-Teirlinck. Le phénomène est complexe à évaluer puisque « Seules 47 % des autorités organisatrices de la mobilité connaissent le nombre d’assujettis sur leur territoire ».
« Le déplacement le plus écologique est celui qu’on en fait pas ». Par cet adage, Caroline Renoux vante les mérites du développement du télétravail qui limite les déplacements et constitue une solution gagnant-gagnant. « Les entreprises sont plus productives et salariés plus efficaces, heureux et engagés » souligne la directrice du cabinet de recrutement BIRDEO.
Le vélo ? Il est un outil phare pour plus de mobilité durable dans les entreprises. Les salariés se rendant au travail à vélo sont 15 % moins absents que leurs collègues non cyclistes, un atout aussi bien pour l’employeur que l’employé. Pour favoriser son utilisation, en plus des incontournables services à rendre disponibles sur le lieu du travail (stationnement vélos sécurisé et douches sur place), les mesures d’accompagnement adaptées sont importantes pour entamer le processus et inciter au report modal. Inhiber l’attitude, fournir les raisons de changer et permettre le passage à l’acte sont autant d’étapes préalables au report modal. Il est nécessaire de muscler la conscience des salariés sur ce qu’ils ont à y gagner.
Le rôle des collectivités et associations
« 8,3 millions de déplacements en transports en commun ont lieu quotidiennement dans la région Île-de-France » témoigne Jérôme Chiasson, chef de service à la Région. « L’offre est aujourd’hui à son maximum. ». Face à la saturation des transports publics franciliens, la région mise aujourd’hui sur le développement des capacités de la route en lissant les heures afin de « lutter contre la congestion et l’autosolisme, en assurant maîtrise des déplacements et des bouquets de service ».
La Région soutient ainsi les plans de mobilité inter-entreprises avec un financement qui s’applique aux études et plans d’actions mis en œuvre. Près d’un million d’euros a été investi par la Région entre 2017 et 2019 pour favoriser des déplacements plus durables auprès de 265 000 employés et étudiants. Le Plan vélo régional, adopté en 2017, entend favoriser également la mobilité décarbonée en investissant sur les infrastructures cyclables, les services et la promotion pour le vélo. Action phare ? Le service de location VAE longue durée Véligo inauguré à la rentrée. Tripler la pratique d’ici 2021 et passer à 2 millions de déplacements à vélo est l’ambitieux objectif affiché par la région Île-de-France.
Côté usagers du vélo, Olivier Schneider, président de la FUB, fait part du lancement prochain d’une labellisation avec l’Ademe des entreprises pro-vélo. Une initiative symbolique de la co-construction et la synergie nécessaire entre entreprises, collectivités et associations, chacune à hauteur de ses compétences, pour assurer des déplacements quotidiens plus durables.
Aurélia Hild
En savoir plus : Site Internet d’Ekodev