La Somme, département cyclable
Extrait de Vélo & Territoires, la revue n°56
En 2020, la Somme accueillera les 24es Rencontres Vélo & Territoires. L’occasion pour notre revue de se pencher sur un territoire dynamique, convaincu et convaincant, dont l’approche s’inscrit sur un temps long.
Entretien avec Carole Bizet
Conseillère départementale ; présidente de la commission Attractivité du territoire, développement agricole et touristique ; troisième vice-présidente du Syndicat mixte Baie de Somme – Grand littoral Picard en charge des aménagements cyclables ; membre des conseils d’administration de Somme Tourisme et de Vélo & Territoires
Quels sont les atouts du territoire samarien propices à la pratique du vélo ?
Le département de la Somme possède des reliefs doux, des paysages variés et un réseau dense. Cela en fait une destination appréciée des touristes à vélo comme des cyclosportifs ou des usagers du quotidien, avec une offre familiale et sécurisée.
Quels sont les itinéraires cyclables emblématiques du territoire ?
Le Schéma national des véloroutes et voies vertes recense plusieurs itinéraires de niveau européen ou national : l’EuroVelo 4 littorale, les deux véloroutes nationales que sont la V30 (ou véloroute de la Vallée de Somme, qui doit relier à terme Reims à la Baie de Somme) et la V32 (ou véloroute de la Mémoire, qui relie Paris à Lille), mais aussi plusieurs voies vertes d’intérêt régional empruntant le plus souvent d’anciennes voies ferrées.
À quand remonte le déclic vélo sur le département ?
L’émergence d’une politique cyclable date des années quatre-vingt dix avec l’aménagement par le Département, en baie de Somme, de pistes cyclables le long des routes départementales. L’intuition des acteurs de l’époque les a rapidement conduits à élargir cette offre sur l’ensemble du littoral grâce au Syndicat mixte baie de Somme Grand littoral Picard, à qui le Département a confié le développement d’un véritable réseau cyclable, du nord au sud. Ce réseau est désormais le support de l’EuroVelo 4 – La Vélomaritime et des boucles thématiques dédiées à la découverte des oiseaux. Fort du succès rencontré par cette offre cyclable, le Conseil départemental s’est ensuite engagé, à partir de 2007, à étudier la création de la V30, le long du canal de la Somme dont il est propriétaire sur un linéaire de 120 km. L’itinéraire est aujourd’hui en voie de finalisation.
Tout ceci s’est fait avant même l’adoption d’un véritable schéma départemental, c’est cela ?
Oui. C’est en 2015 que le Département s’est officiellement doté d’un Schéma départemental cyclable. L’objectif était de faire rayonner sa politique cyclable sur l’ensemble du territoire départemental, et de l’étendre aux besoins de tous les usagers, qu’ils soient touristes, habitants, scolaires, etc.
Qui coordonne cette politique, au sein du Conseil départemental ?
Elle est portée par la direction du Développement des infrastructures. D’importants moyens financiers y sont consacrés en terme d’aménagement, puisqu’environ deux millions d’euros sont mobilisés chaque année. Sur le plan humain, cela représente environ deux équivalents temps plein (ETP). Pour autant, la politique cyclable du Conseil départemental ne se limite pas aux questions d’aménagement. Elle est traitée de manière transversale, en cohérence avec les stratégies liées au tourisme, aux sports, à l’environnement ainsi qu’au développement de la vallée de la Somme, de son fleuve et de sa baie.
Que représente pour vous la tenue en 2020 dans la Somme des 24es Rencontres annuelles de Vélo & Territoires ?
C’est une vraie reconnaissance. De par mes engagements auprès du Syndicat mixte comme du Conseil départemental, mais aussi en tant que directrice d’un centre équestre et donc aux premières loges pour observer les enjeux que toutes ces questions soulèvent, je suis bien placée pour témoigner à quel point des personnes au Département comme Claire Blin, Jérôme Cavory ou Alain Machu travaillent d’arrache-pied avec leurs équipes et les partenaires pour faire avancer la cause du vélo sur notre territoire. Organiser ces Rencontres est une fierté pour tous les Samariens et une reconnaissance pour leur travail de fourmi. Quant à Vélo & Territoires, j’ai eu la chance d’assister à d’autres rencontres annuelles et il suffit de voir la conviction et l’implication de la présidente Chrystelle Beurrier et de son équipe pour vouloir en être à notre tour. Ce sera chose faite dès l’an prochain et cela nous réjouit profondément !
Entretien avec Claire Blin
Directrice adjointe du Fleuve et des ports, chargée du développement de la vallée de Somme au sein du conseil départemental
Pourriez-vous retracer les grandes étapes permettant de comprendre les ressorts de la dynamique vélo sur le territoire ?
Cette dynamique est fortement liée chez nous au développement fluvestre. Je m’explique : une caractéristique importante de notre territoire est que le département de la Somme est propriétaire de son canal sur 120 km depuis 2006, année où l’État lui a transféré le domaine. C’est quelque chose d’inhabituel en France et cela fait du canal la véritable colonne vertébrale de notre territoire.
Comment le canal de la Somme est-il arrivé à obtenir ce statut ?
Historiquement, le canal avait une vocation de transport entre Paris et l’Angleterre. Il a été construit au XVIIIe siècle. À l’époque, l’essor économique reposait sur l’industrie textile. À la fin du XIXe siècle, d’autres modes de transport commençaient à lui faire concurrence (train, routes), puis l’ensablement inéluctable de la Baie de Somme l’a rendu moins attractif du fait des difficultés liées à la navigation maritime. Au milieu du XXe siècle, le déclin du canal commence. Dans les années 1990, l’État confie la gestion de l’infrastructure à la Région, actant ainsi une première mutation du canal, qui devient moins un enjeu économique qu’un enjeu touristique. Puis, en 1992, la Région le concède au Département. Ce dernier décide alors de développer le tourisme et la plaisance, en en faisant un itinéraire structurant pour la découverte de paysages particulièrement sauvegardés. La Baie de la Somme connaît alors une notoriété basée sur le tourisme de nature, et la proximité de grandes agglomérations comme Paris, Bruxelles ou Londres ouvre des perspectives.
Quelle a été l’incidence de la crue qui a frappé le département en 2001 ?
Ces inondations ont effectivement changé la donne. Cette crue de nappe a sinistré plusieurs villages pendant environ trois mois. Elle a de fait révélé la vétusté de nos infrastructures et nous a conduit à entreprendre la rénovation des ouvrages du canal, grâce au Plan Vallée Baie de Somme. Ces financements nous ont aussi permis d’amorcer la rénovation des berges et du chemin de halage. En parallèle, les démarches ont été engagées pour obtenir le classement de la Baie de Somme comme « Grand site de France » et pour son intégration au Club des plus belles baies du monde. La Somme renforçait aussi son positionnement sur les espaces naturels sensibles, avec une politique de préemption volontariste en Vallée de Somme et sur le littoral.
Comment cela s’est passé, ensuite ?
D’abord en 2007, il y a le lancement de l’étude « véloroute » avec le cabinet Inddigo, avec la volonté d’en faire un itinéraire de découverte du patrimoine naturel et paysager. En 2009, les élus émettent le souhait que cela devienne un support au lancement du Grand projet Vallée de Somme de la source à l’estuaire, avec l’idée d’en faire le support d’un projet de territoire global à l’échelle de la vallée, en s’appuyant sur le développement du tourisme fluvestre le long de la voie navigable.
C’est-à-dire ?
Nous avons par exemple décidé de réhabiliter plusieurs maisons éclusières dont le Département est propriétaire. Nous avons restauré six sites le long du canal après une étude de programmation, avec un concept architectural en ces lieux pour qu’ils deviennent des étapes proposant café, gîte, etc. Elles sont ouvertes depuis 2016 et ont accueilli en 2018 plus de 32 000 visiteurs. Sur cette première vague, et pour lancer la dynamique, nous avons livré « un produit clé en main » moyennant une redevance intéressante. Cela nous a permis de trouver des gestionnaires publics et privés. Le but à présent est, d’une part, de pérenniser ces activités et, d’autre part, d’étendre la démarche à d’autres maisons inoccupées en trouvant des montages moins onéreux pour la collectivité. La reconquête de ces maisons, qui font partie intégrante du patrimoine du canal et qui accompagnent utilement l’itinérance à vélo ou en bateau, est un succès auprès du public, qui s’est réapproprié ces lieux paisibles au bord de l’eau.
Un mot peut-être sur le parcours des belvédères, que vous avez également mis en place…
Effectivement. Ce sont des points de vue en hauteur, panoramiques, exceptionnels. Nous avons installé des tables d’interprétation, qui révèlent les paysages et permettent de découvrir la vallée dans l’épaisseur du trait. Tout cela accompagne la véloroute, elle aussi équipée de tables d’interprétation avec une gamme de mobilier unique (50 au total) sur un linéaire de 120 kilomètres de site propre et 45 autres kilomètres qui devraient être valorisés d’ici 2021 pour permettre une boucle connectant l’EuroVelo 3 et l’EuroVelo 4, la V30 étant l’axe Sud de notre belle région des Hauts-de-France.
Vous êtes également concernés par le label Ramsar. Pourriez-vous expliquer de quoi il s’agit exactement ?
Le nom est celui d’une ville d’Iran où a été signée en 1971 une convention relative aux « zones humides d’importance internationale, particulièrement comme habitats des oiseaux d’eau ». En France, des territoires comme le Morbihan ou la Camargue sont également concernés. La Somme est une vallée labellisée depuis une dizaine d’années. Qu’un aussi vaste territoire que le nôtre soit soumis à un traité international de cette ampleur, nous le devons autant à notre statut de propriétaire du canal qu’à nos espèces naturelles sensibles.
Où en êtes-vous aujourd’hui ?
L’Assemblée départementale vient d’adopter, le 27 juin dernier, une stratégie de développement intitulée « Vallée de Somme… une vallée idéale » qui vise à aller encore plus loin pour inciter au développement des services (boire, manger, dormir) nécessaires pour accompagner nos aménagements et pour accroître la notoriété de notre destination, en capitalisant sur le lien écosystémique qui existe entre la vallée et sa baie. L’objectif est aussi que ces aménagements servent aux mobilités du quotidien en rayonnant sur les connexions Nord-Sud et les boucles irriguant tout le département. 70 % des habitants de la Somme vivent à moins de 5 km du fleuve. Cette stratégie a été bâtie à partir d’une étude confiée début 2019 à l’équipe dirigée par M. Cornette d’Amiens Aménagement.
Quelles tendances se dégagent, pour l’heure ?
Les chiffres de fréquentation de notre destination sont en progression constante. En 2017, 85 % des usagers étaient des locaux. Il y a à l’évidence un retour des habitants au fleuve et un retour du vélo, ainsi qu’une combinaison train et vélo mais l’enjeu est aujourd’hui de générer davantage de retombées économiques. C’est une stratégie à dix années. Les Rencontres Vélo & Territoires prévues en 2020 participent de cette dynamique. La baie puis la vallée de la Somme sont des locomotives. Les collectivités locales et, en particulier, les communautés de communes souhaitent prendre le train en marche et accrocher le bon wagon. Le moment est venu d’accompagner ce mouvement.
Trois questions à Jean-Christian Cornette
Directeur général de la société publique locale Amiens développement
Directeur général pendant 23 ans du Syndicat mixte Baie de Somme Grand littoral picard, puis directeur général de l’une des grandes destinations touristiques françaises (la ville du Touquet), il a vu le vélo poindre puis prendre à l’échelle de son territoire.
C’est quoi selon vous un modèle de développement vertueux ?
C’est à la fois un choix de société et une question de volonté politique. Où fait-on porter l’investissement ? Le vélo est une réponse à une attente sociale. Or, la mobilité doit être pensée collectivement, de façon non polluante. Il suffit de regarder l’espace occupé en ville par une voiture par comparaison avec les autres usagers de la voie. La principal levier de développement du vélo itinérant, c’est l’alternance vélo et train. Je pense au sociologue Jean Viard lorsqu’il dit que la clé de l’attractivité d’un territoire, c’est le tourisme. Or, que recherche un touriste si ce n’est venir vivre une expérience intéressante ? Notre rôle est de lui faire toucher du doigt une autre manière de vivre, qu’il ramènera ensuite dans ses valises, un peu comme une pastille qui devrait métastaser.
Comment a évolué la Somme sur ces questions au fil des années ?
Au départ, clairement, les élus étaient sceptiques, et puis la vision prospective l’a emportée. Vers 1992-1993, nous avions des financements européens qui n’étaient pas consommés. Les services du Département nous ont alors sollicités, avec une deadline de six mois pour utiliser ce budget. Nous avons vu là l’occasion de faire un plan vélo, et avons élaboré une première phase. L’esprit initial était celui du vélo récréatif et du développement des voies vertes. Nous travaillions alors avec une association néerlandaise, un modèle solide et sérieux. Nous étions convaincus que le vélo était un atout et avions l’oreille des services de l’État. Cela nous a permis de développer plusieurs réseaux de pistes cyclables. Le vélo doit rester quelque chose de fluide, le ciment d’une évolution. Peu à peu nous sommes passés à une voirie de transit qui permet de lancer un mode de déplacement. Cela permet de dimensionner les infrastructures et d’opérer certains choix techniques comme celui du béton, un matériau qui nous permet d’éviter les racines. Ces choix sont importants car le vélo ne s’improvise pas, et la qualité doit rester une priorité. Après, l’opinion tourne. Aujourd’hui nous comptons 3 000 lits en hébergements Pierre & Vacances ainsi qu’une forte évolution de l’hôtellerie de plein air. Clairement, le vélo est devenu un élément d’attraction du territoire. Nous avons ainsi lancé la Baiecyclette, remporté un prix de l’ADEME, etc.
Le vélo est devenu un élément d’attraction du territoire.
Comment envisagez-vous l’avenir ?
L’avenir, c’est la continuité des itinéraires. Malgré le Code de l’environnement, beaucoup d’aménagements routiers ne tiennent pas compte de ces dispositions. Il faut garantir la qualité de l’environnement. La gestion entre piéton et vélo est capitale pour rendre le milieu attractif. Pour beaucoup, le vélo reste un déplacement de proximité. Or, le vélo à assistance électrique et la complémentarité train et vélo sont une opportunité formidable de tendre vers autre chose. Il faut le connecter avec d’autres modes de fonctionnement. Aujourd’hui le vélo est essentiellement l’affaire des intercommunalités et des collectivités locales. Il n’y a plus d’interlocuteur à l’échelon national. Or, il faut le connecter à d’autres et le penser dans sa globalité sinon chacun reste sur son quant-à-soi. Nous avons aujourd’hui des infrastructures accessibles et performantes. L’enjeu à présent est d’en faire une aventure touristique agréable et joyeuse. Comment ? D’abord en nous assurant que les flux de cyclistes et de piétons cohabitent bien, ensuite en portant nos efforts sur la carrossabilité des tracés et les services aux usagers. Trouver des partenaires, encourager l’hébergement, la restauration, les ateliers de réparation… Nous n’inventons rien, les recettes sont connues. À nous d’en profiter pour valoriser au passage nos atouts gastronomiques, patrimoniaux et culturels – en somme, être originaux tout en restant nous-mêmes.
La véloroute Vallée de Somme (V30)
Jérôme Cavory, Directeur adjoint au Conseil départemental de la Somme
« Nous avons démarré en 2009, à l’époque où le Département souhaitait reprendre l’initiative en matière de politique vélo. Une étude avait été lancée en ce sens, qui conclut à ce que le Département prenne la maîtrise d’ouvrage de la V30 ainsi que le soin de plancher sur un Schéma cyclable départemental. Les équipes ont pris le projet à bras-le-corps. La V30 est apparue en novembre 2011 avec la réalisation de premiers travaux et le schéma cyclable a été adopté par l’Assemblée en 2015. À ce jour, 127 km de l’itinéraire sont achevés dont 10,5 km en 2019. L’ensemble des 165 km d’aménagement traversant le Département d’est en ouest sera achevé en 2021. Ces aménagements ont bénéficié de subventions de la Région et d’aides européennes (FEADER et Interreg EUROCYCLO). La V30 se situe essentiellement sur le chemin de halage du canal de la Somme. Un effort particulier a été fait au niveau de la signalétique et de la valorisation paysagère, avec des aires d’arrêt et des belvédères. Une douzaine de compteurs existent et ont enregistré plus de 10 000 passages par mois à certains endroits pendant la saison d’été : cette fréquentation est en hausse d’année en année. La V30 va de la Somme à la Marne et relie les EuroVelo 3 et 4. Nous travaillons également avec les départements de l’Oise (Trans’Oise) et de l’Aisne afin de développer la continuité d’itinéraire. Dans l’ouest du département, le projet Eurocyclo est l’occasion de développer un réseau points-noeuds. Tout ce travail de connexions prend du temps mais il est nécessaire pour le développement de l’ensemble des itinéraires. À titre personnel, je prends plaisir à venir depuis de nombreuses années aux Rencontres annuelles de Vélo & Territoires et suis moi-même cycliste. Accueillir les Rencontres 2020 est un investissement important pour une collectivité comme la nôtre. »
Trois questions à Dorothée Maréchal
Responsable de la filière vélo au pôle Développement de la performance de Somme Tourisme
Quels sont les piliers de la stratégie de communication de la Somme à vélo ?
Notre axe principal, c’est la véloroute de la Vallée de la Somme. C’est notre point fort et notre priorité car c’est un itinéraire structurant et émergent. Nous profitons de la proximité avec la région parisienne et visons le rapprochement avec les grandes agglomérations au coeur d’un réseau nord-européen. De plus, il y a sur cette destination Vallée de Somme d’autres activités : nautisme, fluvial, patrimoine, etc. Sur le littoral, l’EuroVelo 4 longe la Baie de Somme qui est une destination précurseur. Sa nouvelle identité, La Vélomaritime, relance l’intérêt et nous permet de financer de nouveaux aménagements pour 2020 ou 2021. Nous sommes également engagés avec deux autres partenaires sur le programme européen Eurocyclo.
Dans quel ordre vous y prenez-vous pour mener à bien cette stratégie ?
Avant de pouvoir commencer à l’envisager, il a fallu procéder aux aménagements nécessaires. Un gros travail de rénovation a été fait par le Département sur les chemins de halage du bord du fleuve. La mise en réseau et la communication sur l’itinéraire a démarré en 2015 mais la commercialisation ne peut véritablement commencer que maintenant. Nous avons également publié un guide aux éditions Ouest France, qui sera réédité au printemps 2020.
À quels enjeux êtes-vous confrontés ?
Quelques points difficiles sont parfois bloquants en termes d’infrastructure, comme le franchissement de l’Authie ou la traversée des villes par exemple. Mais l’engagement avec nos partenaires dans le projet européen Eurocyclo nous permet d’y travailler. L’intermodalité train/vélo est également un sujet du fait de notre bonne desserte SNCF. La mise en réseau des acteurs et des utilisateurs nous mobilise aussi. L’expérience de La Loire à Vélo et la proximité avec le réseau belge nous sont précieuses. Concernant la communication, le site Baiecyclette.com existe depuis longtemps et nous utilisons aussi celui de Somme Tourisme. Nous privilégions aussi les partenariats avec des sites web ou des applications reconnus comme MountNpass, Cirkwi ou GéoVélo car, pour nous, rejoindre ces supports existants est plus efficace que de créer notre propre application.
La véloroute, support des mobilités quotidiennes
Alain Machu, Chef du service Études au conseil départemental de la Somme – Direction des Routes
Dans notre Schéma cyclable départemental de 2015, il y a deux volets. Le premier est lié au tourisme et aux loisirs avec notamment les deux véloroutes nationales qui traversent la Somme, à savoir la véloroute Vallée de Somme (V30) et la véloroute de la Mémoire (V32). Le second porte sur les déplacements utilitaires avec comme première cible les collégiens et ensuite la desserte des pôles d’emplois et de commerces. Sur la carte du Schéma, nous avons matérialisé un principe de liaisons utilitaires qui, potentiellement, peut s’appuyer sur de l’existant mais pourrait également faire l’objet d’aménagements spécifiques pour le vélo. Les communes identifiées par ces liaisons sont situées dans un rayon de cinq kilomètres par rapport aux collèges et aux pôles, distance acceptable ressentie pour un usage utilitaire. L’accès depuis les gares vers les axes cyclables constitue également un enjeu pour favoriser la multimodalité. Pour ce faire, nous travaillons à l’implantation à la sortie des gares de totems qui permettront aux usagers de retrouver les véloroutes et itinéraires cyclables situés à proximité. Depuis la véloroute Vallée de Somme, nous avons implanté de la signalétique qui indique notamment les gares SNCF. Il nous manque encore le jalonnement entre la véloroute et la gare mais notre chance c’est que la véloroute longe le canal qui mène à la gare, ce qui permet de se repérer facilement. En plus de ces deux volets, le Département travaille dans le cadre d’Interreg EUROCYCLO sur un projet de réseau points-noeuds qui permettra de compléter l’offre cyclable, avec un maillage empruntant des routes à faibles trafics qui pourront servir aux déplacements utilitaires. Une zone expérimentale va être mise en place à partir de septembre 2019.
Propos recueillis par Anthony Diao
En savoir plus :
Et découvrez la vidéo d’invitation aux 24es Rencontres Vélo & Territoires qui donne un premier aperçu de la Somme à vélo :