Marché du cycle 2018 : l’essor du VAE se confirme
L’Union Sports & Cycles (USC) a présenté le 8 avril dernier les chiffres 2018 du marché du vélo en France. Stabilité du nombre de ventes, développement de l’usage, confirmation de l’essor du vélo à assistance électrique (VAE)… constituent quelques-unes des tendances de l’année.
Des ventes stables et un développement de la pratique
Avec plus de 2,7 millions de vélos vendus et un chiffre d’affaires de 2,1 milliards d’euros pour la filière en 2018, la France arrive en 3ème position des pays européens derrière l’Allemagne (qui reste en tête avec plus de 4,2 millions de vélos vendus) et l’Angleterre (près de 3 millions) et devant l’Italie et l’Espagne qui arrivent en 4ème et 5ème position. Dans l’ensemble de ces pays le VAE poursuit son développement, avec des taux de croissance moyens de + 24 %.
L’achat fait-il l’usage ? Une étude à paraître sur la corrélation entre les ventes de vélos et les usages (étude Union Sports & Cycles / LCL) permettrait prochainement d’y répondre selon l’USC. Mais les premières analyses démontrent que l’usage progresse : 66 % des Français déclarent avoir pratiqué le vélo pendant les 12 derniers mois, contre 42 % il y a 3 ans. « Si le nombre de ventes de vélo recule de 3,6 % par rapport par à 2017, l’usage lui ne cesse de progresser. » Explique Jérôme Valentin, président de l’Union Sports & Cycle. « Les chiffres présentés ne sont pas encore suffisants. », concède-t-il toutefois « Une partie de la pratique échappe encore au radar de l’observatoire mais devrait être intégrée l’an prochain. Il s’agit des flottes acquises par les entreprises ou les collectivités, à l’exception des très petites flottes vendues directement par les détaillants indépendants. Or de plus en plus de villes et de collectivités développent des flottes en libre-service ou location longue durée qui favorise l’usage mais impacte nécessairement les ventes. » Ces données complémentaire, l’USC entend bien les intégrer dans ses chiffres 2019.
Le vélo à assistance électrique dope le marché !
En valeur, le VAE représente désormais 40 % des ventes de vélo en valeur. Avec 338 000 unités en 2018, les ventes ont augmenté de 21 % par rapport à 2017. Il s’agit principalement de vélos de ville (60 % des ventes de VAE, soit 202 000 vélos). Les segments VTT et VTC sont également en forte progression et représentent 19 % et 18 % des ventes de VAE en 2018.
Comme l’année précédente, les VAE se vendent essentiellement via des détaillants indépendants (58 % en volume et 78 % du chiffre d’affaires lié aux ventes de VAE). Les enseignes multisports et les grandes surfaces alimentaires ne sont pas en reste et les ventes de VAE y progressent fortement (+ 127 % en volume et seulement + 64 % en valeur). Il s’agit de vélos à bas prix qui permettent une démocratisation de l’usage. « Le VAE, initialement pressenti pour être un vélo pour les séniors et les ruraux, tend aujourd’hui à répondre à des besoins multiples et à être adopté partout et par tous. », souligne Denis Briscadieu, Président directeur général de Cyclelab.
Le marché du cycle en France demain ?
Un million de VAE vendus à l’horizon 2024-2025… C’est la prévision annoncée par l’Union Sports & Cycles sur la base des chiffres passés et présents observés chez nos voisins européens. En Belgique, aujourd’hui, les VAE représentent 50 % des ventes de vélos. Aux Pays‑Bas, ils sont passés de 31 % à 41 % et en Allemagne de 19 % à 24 %. La France, si elle maintient son cap, devrait donc atteindre l’objectif du million de VAE dans cinq ans.
Ce chiffre est important car le VAE contribue de façon significative à l’économie française. Après des années de délocalisation de la filière de production du cycle, de nombreux acteurs développent actuellement leur activité autour du VAE et ses équipements. Se dirige-t-on vers un retour du « Made in France » ? Selon Jérôme Valentin, ce qui est sûr c’est que l’on assiste à un retour de la fabrication des cadres en Europe… Un début, en somme.
Autre mutation pour le marché : l’arrivée de nouveaux acteurs. Les assurances, les Régions, les entreprises viennent concurrencer les distributeurs traditionnels et proposent l’achat groupé ainsi que des offres de locations de longue durée. La transition d’une économie de propriété à celle d’une économie de location est engagée.
Stéphanie Mangin