L’Eure-et-Loir reçoit les assises de La Véloscénie
Avant la fin des quatre années de partenariat, La Véloscénie réunit ses partenaires pour un bilan-perspectives de ses travaux. L’itinéraire, réalisé à 98 %, dispose aujourd’hui d’un premier niveau de services et peut compter sur des territoires et ambassadeurs mobilisés. Mais il cherche à grandir en notoriété et en moyens d’actions. Pour cela, il convoquait ses partenaires à Chartres, à l’invitation de l’Eure-et-Loir, Département pivot de l’itinéraire. Énergie, mobilisation et adaptation étaient à la clé de ces assises de La Véloscénie, ce 12 juillet.
Un « vis ma vie » à vélo sur La Véloscénie
« L’action phare 2018 est ce voyage d’étude pour amener les élus sur le terrain et faire de nous des ambassadeurs de La Véloscénie », décrit Jean-Claude Braud, membre de la commission des infrastructures et de l’environnement du conseil départemental de la Manche, collectivité chef de file de l’itinéraire au travers de son agence d’attractivité Latitude Manche. Il est l’un des quelques élus à avoir parcouru les cinq étapes du voyage d’étude sur La Véloscénie au départ du Mont Saint Michel et jusqu’à Paris pour aller à la rencontre du terrain avec l’équipe coordination en mai dernier. « Nous avons rencontré toutes les catégories d’acteurs : cyclistes, élus, commerçants, etc. » Motif d’étonnement ? « L’unanimité des acteurs économiques. Inutile de leur susurrer à l’oreille des arguments économiques. Le maire adjoint de Saint-Hilaire-du-Harcouët a reconnu qu’en 2017, il avait reçu 600 cyclistes dans son camping, grâce à La Véloscénie » s’enthousiasme Monsieur Braud qui conseille à tous ses homologues de vivre cette expérience. « Parcourir l’itinéraire à vélo change complètement le regard sur les actions que nous y consacrons. Cela nous implique de manière très concrète. »
Des partenaires forts de La Véloscénie, à l’instar de l’Eure-et-Loir
Ces assises de La Véloscénie ne se déroulaient pas en Eure-et-Loir par hasard. La Véloscénie parcourt le département sur 120 de ses 450 km ce qui, avec la Vallée du Loir à vélo (V47) et Saint Jacques à vélo (V41), pose l’Eure-et-Loir comme un pilier de l’offre régionale. La région Centre Val-de-Loire ambitionne elle-même de devenir la première destination européenne pour le tourisme expérientiel à vélo. Côté Département, la maîtrise d’ouvrage de l’aménagement a été intégralement réalisée et les services viennent de poser quatre compteurs, dont deux sur La Véloscénie. Eure-et-Loir Tourisme s’implique de manière constante dans le comité d’itinéraire d’une part en appui à la coordination de La Véloscénie, en pilote du groupe thématique dévolu à la communication et aux relations presse, et d’autre part en déploiement de la marque Accueil Vélo. 29 des 97 prestataires labellisés de La Véloscénie se trouvent en Eure-et-Loir.
Les perspectives d’évolution
450 km balisés dont 45 % en site propre, 98 % de l’itinéraire achevé, 11 compteurs en 2018, 87 prestataires Accueil Vélo, 18 sites touristiques et 15 gares … voilà quelques chiffres clés de La Véloscénie. Aujourd’hui, pour relier la cathédrale de Notre-Dame au Mont Saint Michel à vélo « nous avons atteint un premier niveau de services », constate Emma Le Conte, coordinatrice de l’itinéraire. « Bien sûr, nous avons encore du travail de signalétique à renforcer, une image et une offre protéiforme à construire ». Si sur la période 2015-2018 le comité d’itinéraire a mobilisé 365 000 €, l’ambition de Latitude Manche est de tripler ce modèle économique et de hisser l’itinéraire au top trois des véloroutes françaises. « Aujourd’hui, La Véloscénie n’est pas encore un « objet marketing » à part entière », explique Benjamin Tetart, directeur de Latitude Manche, organisme chef de file de La Véloscénie. « Nous devons donc choisir nos cibles ensemble et compléter notre communication d’un véritable travail marketing. » Plus de budget pour plus de notoriété. Mais comment atteindre cet objectif ? « Nous avons besoin de créer un nouveau modèle économique, mobiliser les différentes échelles territoriales, les partenariats privés et construire le budget nécessaire pour exploiter le véritable potentiel de La Véloscénie ». Une feuille de route plus dense, plus de partenaires, plus de budget pour le renouvellement du partenariat sur 2019-2022 ? Le défi est de taille et nécessite clairement de renforcer la cellule coordination. Car emmener toutes ces volontés, aussi énergiques soient-elles, suscite de grandes capacités de coordination et de solides compétences en développement territorial. Du concret, de l’humain et de la compétence au service de l’« itinéraire grand spectacle ».
Camille Thomé