L’ECF adopte son nouveau cap stratégique 2030 et élit un président français
Lors de son assemblée générale du 19 mai, l’ECF s’est dotée de sa « Vision 2030 » pour fixer un cap rénové à son action et a élu le Français Christophe Najdovski à sa tête après deux décennies de présidence allemande. Réaction et décryptage de ces changements.
Chrystelle Beurrier, Présidente des DRC : « Je félicite Christophe Najdovski pour cette nomination à la présidence de l’ECF. Les DRC, engagés de longue date au sein de la fédération européenne, dans le cadre de leurs activités sur EuroVelo, se réjouissent de cette nomination française et, pour la première fois de l’histoire de l’ECF, d’un président issu d’une collectivité territoriale. Au niveau européen, cette nomination coïncide avec l’adoption par l’ECF d’un nouvel horizon stratégique pour 2030 et avec sa mue progressive en fédération du vélo et plus uniquement de cyclistes. Cela confirme nos observations : le développement du vélo devient désormais l’affaire de tous. Cyclistes, territoires, professionnels et industriels. Pour notre pays, j’espère que cette nomination nous aidera à avancer encore plus loin et à hisser la France au rang qu’elle doit prendre en Europe sur le vélo. Enfin, je souhaite que cette présidence participe à consolider une vision collective, partagée et efficace au service d’une France à vélo en 2030. Monsieur Najdovski, soyez assuré du soutien plein et entier des DRC dans vos nouvelles fonctions. »
Une vision 2030
Avec ce nouveau cap stratégique, l’ECF entend contribuer à atteindre les objectifs de développement durable fixés par les Nations Unis et à promouvoir les systèmes de mobilité soutenables dans les villes et territoires européens. La fédération s’engage à promouvoir l’usage du vélo indépendamment de l’âge ou du genre, au profit de la santé publique, d’une meilleure sécurité des cyclistes, et de l’augmentation des investissements pour plus de vélo dans de meilleures conditions, partout en Europe. En 2030, l’ECF aura mué progressivement de fédération européenne des cyclistes en fédération européenne du vélo. En 2030, l’ECF se projette en leader de la promotion et du lobbying pro vélo auprès de l’Union européenne et en partenaire constructif… en gardant son indépendance vis-à-vis de l’Union européenne, des secteurs public comme privé. L’ECF basera son action sur la « EU Cycling Strategy » présentée en 2017, pour un changement radical de la mobilité grâce à des systèmes et solutions soutenables.
Un président français au profil différent
« Il y a quelques mois, le comité de nomination est venu me proposer de présider le conseil d’administration de l’ECF, pour donner une nouvelle impulsion au mouvement cycliste européen, notamment auprès des décideurs politiques, à l’échelle européenne, ou au niveau des gouvernements nationaux. » explique Christophe Najdovski, maire adjoint, chargé des transports et de l’espace public à la ville de Paris depuis 2014, et élu président de l’ECF après presque vingt ans de présidents allemands issus des rangs de l’ADFC, dont douze de Manfred Neun. Christophe Najdovski ? « Un profil parfait pour un président : pas du sérail vélo et issu d’un pays d’Europe du Sud avec une vision large du développement durable » expliquent les membres du comité de sélection qui ont passé au crible pas moins de dix-huit profils. Côté vélo, la France inhibe moins que les habituels modèles néerlandais, allemands et danois. Un président issu d’un pays dans lequel les freins à conduire une politique cyclable ambitieuse restent immenses peut s’avérer plus fédérateur. Le profil d’élu « mobilité, transports, environnement » d’une métropole comme Paris n’est pas considéré comme un frein aux yeux de l’ECF. Le statut de Christophe Najdovski, a fortiori sur un territoire comme Paris, lui confère une connaissance fine des systèmes, circuits des décisions, négociations et surtout, une lecture politique convaincante et un regard transversal : « Je serai le relais des associations qui se mobilisent au quotidien pour faire du vélo un mode de déplacement à part entière. Le vélo est et sera au cœur de la mobilité du futur. » Le ton est donné.
Camille Thomé