Le Département réunit les acteurs de La Loire-Atlantique à vélo
« Développer et animer un réseau d’acteurs est la 15e action de notre stratégie La Loire-Atlantique à vélo. Notre réunion aujourd’hui répond au souhait exprimé par les EPCI et les associations de se réunir sur cette thématique dans un projet de territoire », a ouvert Karine Fouquet, conseillère départementale en charge de la politique vélo du département de Loire-Atlantique. Financements disponibles, référentiels techniques, modalités de ce fonctionnement collégial,… la Loire-Atlantique a démontré ce 21 février à Nantes qu’une politique cyclable ambitieuse ne peut rien sans animation et œuvre collective. Cette rencontre a réuni le matin l’ensemble des intercommunalités du département et l’après-midi, les associations locales étaient également invitées à partager les réflexions.
Soutien et motivation
« Tout le monde a répondu présent immédiatement. Il y a dix ans ça aurait été tout autre », se réjouit Laurent Renou, sous-directeur des études du Département, face à une salle comble. Preuve que le vélo fait partie des politiques locales désormais. Le département de Loire-Atlantique, qui a débuté il y a 20 ans sur le vélo, met les moyens pour amplifier cet axe avec plus de 2 millions d’euros par an jusqu’à la fin du mandat. Pour réaliser les 370 km d’itinéraires cyclables supplémentaires et porter le Schéma départemental à 770 km, le Département prévoit 20 millions d’euros jusqu’en 2027. La mobilité (active ou collective) figure par ailleurs dans les quatre priorités du soutien aux territoires du Département (ex contrats de territoires). Pas moins de 31 dossiers vélo ont été instruits par le comité d’engagement en 2017 et leur nombre augmente progressivement. « Nous soutenons des projets non-engagés. La concertation préalable avec les services de développement local déconcentrés du Département facilite l’instruction des dossiers, assure une qualité technique et une cohérence d’ensemble », indiquent les services présents.
Un budget pour une ambition
« Pour dépenser dans leur totalité les moyens alloués et les utiliser du mieux possible, il est important de fédérer une dynamique collective », explique le Département. Les territoires accueillent favorablement l’idée que ce dernier soit le coordonnateur et garant de la cohérence et de la lisibilité des actions des acteurs locaux sur le vélo. Sa proximité et ses apports en ingénierie sont bien accueillis des territoires, en particulier ceux les moins dotés. Le financement du Département cumulé à celui de la Région sur les itinéraires cyclables structurants, peut atteindre 60 % de cofinancement parfois. La solidarité territoriale fonctionne donc et soude manifestement le projet de territoire et la dynamique de La Loire-Atlantique à vélo.
Des attentes très concrètes
Se réunir permet d’échanger sur des questions très pratiques et appliquées. Sur la signalisation directionnelle par exemple, l’enjeu est d’éviter le fleurissement de panneautages hétérogènes et privilégier la lisibilité et la cohérence dans l’intérêt des cyclistes. Un groupe de travail dédié parmi les acteurs rappelle les recommandations nationales en ce qui concerne la signalisation directionnelle verticale (Dv), fixe leur composition et leur format, les proportions et codes couleurs, conseille quelques modèles pour éviter le surcoût. La question de la cotation des difficultés des boucles n’est pour l’instant pas prise en compte car cela s’avère peut-être moins nécessaire dans un département au relief peu marqué comme la Loire-Atlantique. Ainsi, pour les itinéraires de dimension départementale comme pour les boucles locales, les acteurs envisagent un recours au « pastillage » dont numéros et couleurs seraient attribués et centralisés par le Département. « Nous sommes à deux doigts de consulter les entreprises pour implanter notre signalisation. Cela a déjà fait l’objet d’une concertation mais nous serions prêts à nous conformer à ces préconisations si nous agissons vite », témoigne un territoire. Ce dossier demande donc à être finalisé très rapidement.
Des territoires contrastés
Les attentes vis-à-vis du Département ne sont pas du tout les mêmes selon les territoires. « Sur les toutes petites communes, les moyens sont très faibles. Un mandat permet de réaliser un seul projet. Notre engagement financier dépend donc de l’obtention de l’aide du Département. Nous n’avons pas la possibilité de livrer des avant-projets détaillés car les dossiers de demande de subvention, ce sont les maires eux-mêmes qui les remplissent. Les petites communes ont besoin de souplesse dans l’instruction de leurs dossiers. Les discussions avec les services doivent donc être conduites en amont » témoigne un maire d’une petite commune rurale. Les moyens sur les communautés d’agglomération sont de nature différente et relèvent plus de la mise en cohérence de leurs actions vélo avec la politique du Département.
La reconfiguration territoriale a considérablement rebattu les cartes de la maîtrise d’ouvrage et plutôt augmenté le nombre d’intervenants vélo sur le territoire, a fortiori pour un objet aussi polyvalent et trans-sectoriel. Quelques constantes cependant. À l’échelle d’un comité d’itinéraire ou d’un projet vélo, les règles sont les mêmes : stratégie, vision partagée, financement… et gouvernance adaptée ! Le projet de La Loire-Atlantique à vélo illustre parfaitement l’importance de cette combinaison. Au niveau national, le fonds vélo et les financements du Schéma national vélo que les DRC et la FUB appellent de leurs vœux gagneraient à s’inspirer du fonctionnement des territoires, s’ils aboutissent un jour, et à anticiper sa coordination au sein d’une gouvernance efficace, ainsi que le font les territoires.
Camille Thomé
Lors de cette réunion des acteurs, l’Ademe a présenté les opportunités de financement d’études méthodologiques, via les appels à projets nationaux. Une piste de financement intéressante pour les territoires.