Qualité de l’air : un Plan vélo ou des sanctions CEE ?
Dans un courrier adressé à neuf ministres de l’environnement européens dont Nicolas Hulot, la Commission européenne enjoint la France de respecter les engagements communs de 2008 sur la qualité de l’air. Estimant inacceptable que nous mettions encore dix années à les atteindre, la Commission souhaite voir l’État français présenter de nouvelles actions susceptibles de contribuer à y parvenir faute de quoi la France pourrait encourir des sanctions européennes.
Dans un courrier au Commissaire européen de l’environnement, l’European Cyclists’ Federation (ECF) a suggéré à Monsieur Karmenu Vella de demander aux gouvernements des pays concernés :
- de mettre en place un Fonds national d’investissement d’un montant annuel de 10 euros par habitant pour co-financer des projets vélo avec les collectivités locales ;
- d’étendre ou d’introduire un bonus à l’achat de VAE (vélo à assistance électrique) identique à celui existant pour les véhicules électriques ou encore de procurer des allègements d’impôt à ceux qui se rendent à vélo à leur travail,
sans considération de toutes autres mesures qui pourraient être adoptées dans un plan national vélo pour atteindre les dits objectifs d’amélioration de la qualité de l’air.
L’ECF a rappelé les résultats d’une étude européenne récente qui chiffre à 10 000 décès évités par an l’influence du passage à 24 % de part du vélo dans les 167 plus grandes cités européennes.
À l’occasion des Assises de la mobilité, la FUB et ses partenaires avaient déjà remis à la Ministre des transports, Madame Elisabeth Borne, un carnet d’acteurs de 26 mesures comprenant :
- la mise en place d’un Fonds national vélo de 200 millions d’euros par an pendant 5 ans, soit moins du tiers de la proposition de l’ECF mais auquel il faut ajouter un plan de stationnement vélo de 200 millions d’euros sur trois ans et
- une enveloppe de 20 millions d’euros par an afin de réaliser les 8400 km restants du Schéma national vélo à l’horizon 2030 à raison de 650 km chaque année ;
- le retour à un bonus VAE suffisamment attractif pour voir ce moyen de transport se répandre dans notre pays et le taux d’équipement des ménages se rapprocher de celui de nos voisins européens ;
- la généralisation d’une Indemnité Kilométrique Vélo obligatoire et fiscalement attractive.
La FUB, fédération des usagers de la bicyclette, et les DRC, réseau de collectivités mobilisées pour le développement du vélo, ont vu dans la convergence totale des positions de la Commission, de l’ECF et des propositions faites pour les Assises de la mobilité, une occasion d’adresser un courrier au Ministre de la Transition écologique et solidaire pour lui réitérer leur demande d’un Plan vélo « sincère, assumé et financé ».
Le succès du Baromètre Parlons-vélo de la FUB, qui a recueilli 113 000 réponses en moins de trois mois, nous rend confiants dans la demande des Français pour des villes et un péri-urbain cyclables. Ils souhaitent investir et s’investir dans ce moyen de transport en achetant des vélos, en se formant, en entretenant leur forme physique pour une meilleure santé physique et mentale, en développant l’emploi et l’économie du vélo. La FUB et les DRC assurent le Gouvernement de leur totale disponibilité pour bâtir le projet de Plan vélo national qui répondra à la fois à leur attente et à celle de la Commission européenne.
En savoir plus :
- Courrier de l’ECF au Commissaire européen de l’environnement
- Demandes des DRC dans le cadre des Assises de la mobilité
- Carnet d’acteurs de la FUB