MedCycleTour : lancement d’un ambitieux projet européen sur l’EuroVelo 8
Le projet européen Interreg « MedCycleTour » (MEDiterraneam Cycle route for sustainable coastal TOURism) a été lancé ce 19 avril à Séville. 36 mois durant, ce projet développera l’attractivité touristique de l’EuroVelo 8 « véloroute de la Méditerranée », fédérant 19 partenaires de 8 pays (Espagne, France, Italie, Slovénie, Croatie, Chypre, Grèce et Belgique). L’Agence de travaux publics de la Junte d’Andalousie (AOPJA), chef de file, la Fédération européenne des cyclistes (ECF) et le département des Alpes-Maritimes, deux des partenaires du projet, ont décrypté sa plus-value pour l’EuroVelo 8 aux DRC.
Les deux défis de l’EuroVelo 8
L’EuroVelo 8 présente un avancement modeste : quelques tronçons sont praticables en Italie, Espagne, France et Slovénie mais la continuité n’est pas garantie. D’ici 2020, les partenaires de MedCycleTour prévoient d’achever l’itinéraire. En France, l’itinéraire est ouvert à 30%. L’objectif du comité d’itinéraire français piloté par la région Provence-Alpes-Côte d’Azur est donc de travailler activement à son ouverture partielle dès 2018. Autre enjeu de MedCycleTour : faire connaître l’EuroVelo 8. Que ce soit à destination des usagers quotidiens ou des touristes, plus les tronçons déjà aménagés sont valorisés et fréquentés, plus les collectivités investissent pour réaliser les sections manquantes. MedCycleTour vise précisément à développer le tourisme à vélo, en lien avec le développement d’un tourisme maritime et côtier durable et responsable dans l’espace méditerranéen soutenu par le programme Interreg MED.
Comment MedCycleTour relève-t-il ces défis ?
La communication est un axe majeur du projet, qui veut faire connaître l’EuroVelo 8 à la fois aux usagers de la véloroute, aux professionnels et aux décideurs politiques. Convaincre ces derniers de l’intérêt du tourisme à vélo pour leur territoire est essentiel pour soutenir les investissements indispensables au développement et au succès de l’EuroVelo 8. Pour cela, le projet comporte « l’élaboration d’un plan de communication par les partenaires sous la direction de l’ECF, de brochures promotionnelles à destination des professionnels du vélo et des usagers de l’EuroVelo 8, d’un site web à l’échelle européenne et d’une application au service des usagers », d’après Céline Delforge, du département des Alpes-Maritimes. Jesús Freire de l’ECF ajoute que « la véloroute sera présentée à l’occasion d’évènements phares tels le Salon international du tourisme à Berlin (ITB Berlin) en 2019 et Velo-city en 2020 ». Parallèlement, une évaluation de l’infrastructure (continuité, signalisation, transports publics…) et des services dédiés aux touristes à vélo (restauration, hébergements, services liés au vélo…) sera effectuée par chacun des partenaires, kilomètre par kilomètre, et suivie de plans d’actions pour améliorer l’itinéraire. L’objectif ? Assurer aux cyclistes une expérience à vélo de qualité dans son ensemble.
La plus-value du projet européen
Ce projet Interreg intervient à la suite d’un précédent projet européen sur l’EuroVelo 8, issu du programme COSME, en 2014. Il avait bénéficié d’une subvention modeste, 300 000 €, pour le financement sur 18 mois de quelques actions de promotion touristique de l’itinéraire. Aujourd’hui MedCycleTour poursuit cette logique. Les 2,5 millions d’€ de cofinancements européens permettent des actions de plus grande ampleur pour faire de l’EuroVelo 8 une destination phare du tourisme à vélo. L’aspect financier rentre donc bien évidemment en jeu. Mais pas seulement, selon Pablo Olivares de l’AOPJA : « La coordination est indispensable pour assurer aux cyclistes la possibilité de faire des étapes à vélo continues et de qualité sur un itinéraire de 5888 km. Les difficultés administratives associées aux projets européens ne doivent pas freiner les autorités locales, toutes ont la capacité de développer ce type de projets. » La participation de l’ECF apporte beaucoup à la coordination et à la vision globale du projet. « La filière est extrêmement bien pilotée et structurée, grâce à l’ECF, qui dispose d’une vraie expertise sur les EuroVelo. C’est un atout car son expérience sur les grands itinéraires bénéficie au déploiement de l’EuroVelo 8 à notre échelle départementale » remarque Céline Delforge. Après 2020 ? « Un plan de développement de l’EuroVelo 8 va être élaboré à l’issue du projet pour s’assurer de la pérennité des actions menées » précisent les services du département des Alpes-Maritimes. L’impact économique du projet, une fois achevé, a été estimé à 3,8 milliards d’€/an pour les régions traversées par la véloroute. Jesús Freire de l’ECF rappelle que « les autorités locales sont les principales bénéficiaires de ces projets européens qui génèrent des retombées économiques et de l’emploi sur leur territoire ». De quoi justifier la conduite d’un projet européen exigeant pour chacun des partenaires.
Lucie Cressonnier
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