La Commission européenne est maintenant dotée d’un Monsieur Vélo
[Traduction de l’article original par les DRC]
Suite à la Déclaration de Luxembourg adoptée en octobre 2015, la Direction générale mobilité et transport (DG MOVE) de la Commission européenne vient de nommer son tout premier référent vélo, Piort Rapacz, une démarche exemplaire qui prône pour la mise en place d’autres interlocuteurs de ce type à l’échelle nationale en Europe. Enthousiaste et désireuse de soutenir cette initiative, la Fédération européenne des cyclistes a rencontré Piotr Rapacz en mars 2016 et vous en propose une brève interview.
- C’est la première fois qu’un référent vélo est nommé à la Commission européenne. Pourquoi ce changement maintenant ?
Avec l’accord de la COP21 à Paris l’année dernière, il y a urgence à agir et à faire plus pour rendre la mobilité plus durable. Il y a assurément un élan au sein de la Commission européenne, tout le monde peut le voir, tout le monde peut le sentir. La Déclaration de Luxembourg tout comme les régions et les villes le réclament. Le vélo est globalement perçu de façon positive. Mais nous ne partons certainement pas de rien : l’Union européenne soutient depuis des années le vélo avec des initiatives telles que CIVITAS ou la Semaine européenne de la mobilité. La Commission soutient également des villes lorsqu’il s’agit de Plans pour une mobilité urbaine durable (SUMP) dans lesquels le vélo doit jouer un rôle important. Ceci est en phase avec le Livre Blanc sur les Transports et le Plan sur la Mobilité Urbaine de 2013.
- Que désirez-vous accomplir ? Quelle sera votre première mission ?
Le but final est d’appuyer pour une vraie reconnaissance du vélo comme mode de transport. Cela n’arrivera pas en un jour. Mais le vélo est une des réponses aux nombreux défis d’aujourd’hui de congestion, de changement climatique, de mauvaise qualité de l’air dans les villes et de problèmes sanitaires liés à l’inactivité (physique, ndlr).
Désigner un référent vélo à la DG MOVE assurera un meilleur lien avec les acteurs du vélo. Cela aidera notre meilleure compréhension des besoins des cyclistes. Rassembler les acteurs permettra également de renforcer les réseaux et la coopération dans ce domaine.
- Comment fonctionnera cette porte d’entrée ? Le référent vélo dépend-il d’un service opérationnel ?
La première mission du référent est de généraliser une prise en compte du vélo dans les politiques de transport de l’UE mais aussi au sein des autres politiques stratégiques. Le vélo est en lien avec différentes politiques : transports et mobilité urbaine, sécurité, qualité de l’air et environnement, décarbonisation, santé, réglementation des véhicules, tourisme, …
Le référent facilitera la coopération au sein de la Commission, notamment au sein des groupes inter-services sur la mobilité urbaine. Il mettra en avant le vélo.
Le premier résultat concret est la création d’une page dédiée au vélo sur le site EUROPA qui donnera des informations à destination des acteurs externes en lien avec le vélo mais aussi à destination des collègues de la Commission.
- Est-ce que la Commission européenne encourage l’usage du vélo chez ses employés ?
Pour l’instant, presque 11% des employés de la Commission viennent au travail à vélo, ce qui n’est pas un mauvais résultat si vous comparez ce chiffre à la part modale du vélo à Bruxelles. Une flotte de 240 vélos est mise à disposition des employés qui désirent utiliser le vélo d’un bâtiment à un autre. Enfin, la Commission encourage la participation au programme Bike to Work. Au sein de la Commission, il existe également le « groupe des cyclistes de l’UE », qui rassemble les cyclistes de la Commission pour encourager l’émergence de conditions plus favorables au vélo et pour augmenter le nombre d’employés venant au travail à vélo.
- Et vous, quel cycliste êtes-vous ?
Je suis un cycliste quotidien depuis mon arrivée à Bruxelles en 2005. Je viens au travail à vélo chaque jour. Quand je vivais en Pologne, je faisais du vélo autant que possible, même si Cracovie, à ce moment-là, n’était pas forcément favorable au vélo. Au cours de la décennie passée, j’ai constaté beaucoup de changements à Bruxelles : un meilleur comportement des automobilistes, de meilleures infrastructures. Mais il y a encore un long chemin à parcourir. En tant que cycliste quotidien, je constate les effets positifs de la pratique du vélo et cela me convainc d’autant plus. Tout le monde devrait considérer le vélo comme un des nombreux modes de transport existants. Le vélo est une réponse à de nombreux enjeux : changement climatique, qualité de l’air évidemment, mais aussi la santé et même les problèmes budgétaires et les relations sociales. Faisons en sorte que plus de personnes en prennent conscience !
Vous souhaitez contacter le point de contact sur le vélo de la Commission européenne ? Voici son adresse email : move-cycling@ec-europa.eu