Le pôle ressources national Sports de nature – L’expertise en réseau
Extrait de Vélo & Territoires 35
Le 20 février 2014, le ministère des Sports, de la Jeunesse, de l’Éducation populaire et de la Vie associative a fêté les dix ans des pôles ressour-ces nationaux. L’occasion de faire un point sur la place qu’y occupe le vélo.
Dans la continuité de la loi sur le sport du 6 juillet 2000, le ministère des Sports dispose de quatre pôles ressources nationaux pour mettre en oeuvre sa politique. Chacun de ces pôles est rattaché à un lieu précis et dispose d’un champ d’action délimité. Le pôle Sport et Santé est ainsi hébergé dans les locaux du ministère, tandis que le pôle Sport et Handicap relève du CREPS (Centre de ressources, d’expertise et de performances sportives) de Bourges. Plus au sud, le pôle Sport, Éducation, Mixités et Citoyenneté est hébergé par le CREPS d’Aix-en-Provence. Le pôle Sports de nature, enfin, est basé au CREPS de Vallon-Pont-d’Arc. C’est ce dernier pôle, créé en 2003, qui concerne le vélo au premier chef.
Expertise. Comme ses trois homologues, le rôle du pôle Sports de nature s’appuie sur trois axes : expertise, mutualisation et mise en synergie. Comme ses trois homologues, son action se veut transversale. Elle s’adresse en priorité aux institutionnels : fonctionnaires de la fonction publique d’État ou territoriale, élus locaux, dirigeants et responsables associatifs – le pôle travaille avec 33 fédérations délégataires d’activités de sports de nature. Au total, onze personnes animent ce réseau d’acteurs du sport, dont le foisonnant portail Internet est passé de 42 000 visites en 2005
à 364 000 en 2013. Leur responsable, Thierry Bedos, liste quatre domaines d’expertise : « L’accès aux lieux de pratique, l’accompagnement et le développement d’une offre de qualité, le rôle éducatif et le développement coordonné des pratiques ». 76 000 éducateurs sont ainsi recensés dans le champ des sports de nature dont 45 000 sont en activité. Appliquée au vélo, cette quadruple expertise se manifeste, par exemple, par les contrats de plan État-Région lors des dossiers de financement CNDS (Centre national pour le développement du sport), la structuration de l’encadrement – selon Thierry Bedos, quelque « 600 moniteurs sont aujourd’hui syndiqués » –ou la mise en place d’outils juridiques, techniques et pédagogiques tel l’ouvrage collectif de réfé-rence Le droit des sports de nature, publié en 2006. « Depuis dix ans que ce pôle existe, nous sommes passés de 20 millions de pratiquants à 25 millions, avec une vraie mixité entre les prati-ques sportive et utilitaire du vélo. De plus en plus d’événements sont organisés autour de ces pratiques, qui nous permettent de toucher jusqu’à des publics non fédérés. Et nous qui travaillons sur les retombées économiques et sociales des sports de nature, avons, avec le vélo, un levier considérable. Nous avons en effet publié en 2009 un memento selon lequel le ratio de dépenses par pratiquant y est plus important que la moyenne. C’est un enjeu. »
Europe. En 2009, le réseau s’européanise. C’est la création de ENOS (European Network of Outdoor Sports), concrétisée lors d’une première conférence à Annecy, en 2011, puis une deu-xième à Liptovsky Mikulas en Slovaquie – la pro-chaine est prévue en 2015 en Irlande du Nord et sera parrainée par le Slovaque Michal Martikán, double champion olympique de canoë. Selon la Lettre du réseau n° 90, publiée en octobre 2013, ENOS représente aujourd’hui « 6 pays impliqués régulièrement (Royaume-Uni, Tchéquie, Fin-lande, Slovaquie, France, Allemagne), 9 pays européens partenaires, une relation étroite avec le Canada, des structures universitaires majori-tairement représentées, une relation régulière avec les unités Sport, Environnement et Tourisme de la Commission européenne et 164 expériences dans la base ENOS Expériences. »
Et le vélo dans tout ça ? Il demeure plus que jamais l’un des piliers de la Sainte Trinité des sports de nature, aux côtés de la randonnée pédestre et des activités nautiques. Il est à ce titre au cœur de la feuille de route 2014-2017 du pôle, laquelle table notamment sur une offre de services élargie et structurée, une hausse de 5 % de la pratique sportive de nature organisée dans les associations et, à l’échelon communautaire, une implication dans le volet sportif du programme européen Erasmus+.
Pour en savoir plus : www.sportsdenature.gouv.fr