Loiret : le Triangle d’eau se précise
Ce 9 juillet, le Loiret a inauguré un tronçon de 9 km du canal du Loing, entre le Pont-de-Dordives et l’écluse de la Vallée à Cepoy, partie de l’EuroVelo 3 / La Scandibérique. Le Département est déterminé à développer le tourisme à vélo sur son territoire, et pour cela, les voies d’eau sont son allié naturel. Avec les canaux du Loing et de Briare, le Loiret dispose d’un atout fluvestre majeur. Reste à aménager la véloroute le long du canal d’Orléans pour boucler le Triangle d’eau. Interview avec Marc Gaudet, Vice-président du département du Loiret.
- DRC : Dimanche 9 juillet un tronçon de l’EuroVelo 3 a été inauguré dans le Loiret. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Marc Gaudet : L’EuroVelo 3 / La Scandibérique est un axe structurant pour le Loiret. Elle suit les canaux du Loing et de Briare depuis la Seine-et-Marne jusqu’à Briare, où elle se connecte à l’EuroVelo 6 / La Loire à Vélo. La maîtrise d’ouvrage de l’itinéraire est portée par le département du Loiret, à l’exception de la partie dans l’agglomération montargoise et rives du Loing, où la véloroute est financée par l’Agglomération. Le coût global de ce projet d’aménagement de La Scandibérique dans le Loiret est évalué à 4,8 millions d’euros HT. Le tronçon entre le Pont-de-Dordives et l’écluse de la Vallée à Cepoy, au nord de Montargis, a coûté environ 1,1 million d’euros TTC, financé à 50 % par la région Centre-Val de Loire et à 50 % par le Loiret. L’inauguration de cette section était initialement programmée pour juillet 2016. Mais les inondations du canal du Loing en mai 2016 ont abîmé considérablement une partie des travaux effectués. Une remise en état était donc nécessaire. Le revêtement sableux n’ayant pas résisté aux intempéries nous avons privilégié un revêtement en grave émulsion sur ce tronçon, plus coûteux mais plus solide.
- DRC : Le Loiret est donc à un carrefour d’itinéraires européens ?
Oui, car en complément de l’EuroVelo 3, le Loiret bénéficie du passage de l’EuroVelo 6 / La Loire à Vélo sur environ 130 km sur son territoire. Sous maîtrise d’ouvrage du département du Loiret, en coordination avec la région Centre-Val de Loire, La Loire à Vélo a été aménagée entre 2010 et 2012 avec un coût global de 8 millions d’euros, financé à 60 % par la Région. Cet itinéraire de portée européenne est un atout certain pour le développement touristique du Loiret. Fort d’un ratio de 30 000 euros de retombées économiques par kilomètre et par an, selon l’enquête sur La Loire à Vélo en 2015, l’impact économique de cet itinéraire est estimé à 4 millions d’euros dans le Loiret. L’enjeu aujourd’hui consiste à assurer l’entretien de l’itinéraire.
- DRC : Comment accueillez-vous les touristes à vélo dans le Loiret ?
À ce jour, le Loiret compte 105 prestataires, labélisés Accueil Vélo, qui permettent d’accueillir au mieux les touristes à vélo. Nous portons une attention particulière au développement des aires de repos et des panneaux d’information touristique le long de La Scandibérique. Le Département incite les Communes et Intercommunalités à s’emparer de ces équipements, par le biais d’une participation financière ou d’une convention pour assurer leur entretien. Nous avons également entamé un travail de création de boucles cyclables, en concertation avec l’Agence de développement et de réservation touristiques et les acteurs locaux, pour compléter notre offre de grands itinéraires cyclables. Les boucles cyclables sont un bon moyen pour inciter les touristes à vélo à s’attarder et à découvrir la richesse loirétaine.
- DRC : L’EuroVelo 3 passe par des chemins de halage dans le Loiret. S’agit-il d’un domaine public fluvial géré par Voies Navigables de France (VNF) ?
Oui. Une grande partie de l’EuroVelo 3 se situe sur le domaine public de VNF, avec qui nous travaillons de concert. En revanche, l’État est le propriétaire du canal d’Orléans, dont il a confié la gestion au département du Loiret et au Syndicat mixte de gestion du Canal d’Orléans. Conscient de son potentiel touristique, le Département est désireux d’aménager le Canal d’Orléans, pourvu que l’État accepte une vente à un prix symbolique, eu égard aux travaux déjà réalisés, notamment en termes de restauration des maisons éclusières.
- DRC : Quels sont les projets pour les prochaines années ?
La finalisation des travaux d’aménagement de La Scandibérique sur notre territoire est prévue au cours de ce mandat pour que tout l’itinéraire soit prêt pour la saison touristique 2020. Un dossier de soutien européen, au titre du Feader, a été déposé pour le tronçon entre l’écluse de la Sablonnière à Conflans-sur-Loing et le pont de Montbouy, dont les travaux ont été lancés fin juin. Le Département compte déposer un deuxième dossier pour la section au sud de Montbouy. Les enveloppes pour financer ce projet de l’EuroVelo 3 sont fixées dans ce mandat et ne devraient pas être touchées. Un autre projet phare est sans aucun doute celui du Canal d’Orléans. À moyen terme, une véloroute sur le chemin de halage entre Orléans et Montargis sera aménagée, ce qui permettra de rejoindre La Scandibérique. Fin 2017, nous en saurons plus sur le budget à consacrer aux travaux de préparation des berges nécessaires pour assurer la sécurité des cyclistes et des piétons. Notre difficulté est de gérer nos canaux pour éviter des réparations lourdes à la suite des inondations. Quant à la mise en eau du Canal d’Orléans un jour, elle nécessitera des investissements plus importants notamment en termes de réparation des écluses et de l’approvisionnement en eau. Il reste donc du pain sur la planche pour rendre le canal entièrement navigable.
Propos recueillis par Dorothée Franke