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Les ambitions et les défis du Réseau vélo et marche : retour la première conférence de presse

Ce mardi 7 janvier 2025, Chrystelle Beurrier et Françoise Rossignol, co-présidentes du Réseau vélo et marche ont tenu une conférence de presse au Sénat avec Jacques Fernique et Laurence Muller-Bronn, sénateurs du Bas-Rhin et membres du club des élus nationaux pour le vélo. Cette première conférence de presse était l’occasion de présenter les objectifs et ambitions du réseau unique de 450 collectivités engagées pour les mobilités actives.

Cette conférence de presse était le premier rendez-vous tenu par le Réseau Vélo et marche, suite à la fusion du Club des villes et des territoires cyclables et marchables avec Vélo & Territoires. Cette rencontre annuelle avec les journalistes était attendue : 16 journalistes étaient présents face aux co-présidentes et aux sénateurs. 

Les co-présidentes ont réaffirmé ce mardi que « leur objectif était le retour de la pluriannualité » des politiques en faveur du vélo et de la marche. Les collectivités territoriales ont besoin de visibilité dans le temps sur le soutien dont elles peuvent disposer. Comme l’a souligné Françoise Rossignol, « la suppression brutale du Plan vélo casse l’engagement de l’État au moment où, dans toutes les collectivités de France, on se projette sur le prochain mandat. De nombreux projets sont donc retardés, voire abandonnés. Casser la dynamique est catastrophique, ce n’est pas ainsi que la France rattrapera son retard européen ».

Chrystelle Beurrier et Françoise Rossignol ont exprimé leur conscience de la situation budgétaire et la part de l’effort que les modes actifs doivent, comme les autres politiques publiques, supporter. Mais la disparition pure et simple d’une politique nationale serait une décision sans précédent et inacceptable. Les efforts et la dynamique des dernières années tomberont comme un soufflé, notamment dans un contexte budgétaire de plus en plus contraint pour toutes les strates de collectivités. L’abandon de l’Etat sur les investissements d’aménagement fait peser le risque d’un effet domino, particulièrement pour les territoires peu denses. Ce phénomène se ferait d’autant plus sentir à l’approche des élections municipales de 2026 : « Il est évident que, sans visibilité d’ici au vote de leur budget 2025, après une année 2024 faite d’incertitudes, les crédits que les collectivités allouent au vélo et à la marche diminueront, voire disparaîtront. Les conséquences seront importantes si nous n’avons pas une réponse rapide sur l’engagement que l’État pourrait apporter, même modestement, sur l’investissement des collectivités » a déclaré Chrystelle Beurrier.  

Le maintien d’un soutien financier (même réduit) de l’État est donc un facteur clé pour assurer la pérennité de cette dynamique. Pour ce faire, le Club des élus nationaux, fort de sa dimension transpartisane, plaide auprès du Gouvernement pour sécuriser les mobilités actives dans le projet de loi de finances (PLF).  

Les collectivités territoriales ont réellement « besoin des parlementaires pour pousser les économies directes et indirectes rendues possibles par la pratique des mobilités actives ». Ces politiques génèrent en effet de nombreuses externalités positives, tant sur les plans de la santé, du tourisme, de l’emploi que de l’économie. « Elles ont une plus-value énorme » a insisté Françoise Rossignol. 

Il est possible de négocier les niveaux d’engagement, mais « nous ne voulons pas transiger sur les infrastructures. La première raison pour laquelle nous ne nous mettons pas en selle ou à pied, c’est la sécurité » rappelle Chrystelle Beurrier. Pour les co-présidentes, les investissements pour soutenir les infrastructures de sécurité ne peuvent en aucun cas être supprimés.  

La mobilisation des collectivités territoriales est nécessaire, le Réseau en est le porte-parole. Pour peser dans les décisions publiques et poursuivre le développement des politiques cyclables et marchables, il faut persévérer, mais aussi et surtout s’unir et adhérer au Réseau. 

A la suite de la conférence de presse, les co-présidentes du Réseau vélo et marche ont adressé des courriers concernant l’abandon du Plan vélo aux nouveaux ministres Philippe Tabarot (Transports), Agnès Pannier-Runacher (Transition Écologique). Un courier a également été envoyé à Elisabeth Borne (Éducation) au sujet du programme Savoir Rouler A Vélo. Par ailleurs, la campagne lancée par le Réseau vélo et marche en soutien au Plan Vélo et à la pluriannualité, qui a déjà recueilli les signatures de près de 500 collectivités et plus de 650 élus, reste toujours en ligne   


Revue de presse – Pour aller plus loin :  

  • Suite à la conférence un communiqué de presse relayant les défis et ambitions du Réseau pour 2025 est paru. 
  • La Gazette des Communes a publié un entretien avec nos deux présidentes, au cours duquel elles ont souligné que c’est en s’unissant que les collectivités parviennent à renforcer leur influence et leur poids auprès des décideurs. Elles ont également évoqué l’importance de rendre les politiques du vélo et de la marche plus crédibles et attrayantes, tout en travaillant en étroite collaboration avec l’État afin de garantir un financement durable de ce projet. 
  • Un article publié sur le blog d’Isabelle Lesens est paru le mardi 7 janvier. Elle y rappelle que l’ancien ministre des Transports François Durovray avait annoncé en octobre 2024 aux associations de cyclistes qu’aucun financement ne serait alloué au secteur dans le prochain budget, et ce lors de la réception des associations de cyclistes après la mort du cycliste Paul Varry. L’article revient sur les projets liés au Plan vélo, censé courir jusqu’en 2027, qui sont en suspens. Les élections municipales de 2026 pourraient marquer la fin de la dynamique vélo si la situation ne change pas. 
  • L’article d’AEF, publié le 7 janvier, relate les objectifs des coprésidentes : le retour du Plan vélo et de la pluriannualité des financements des politiques de mobilités actives sera la priorité du Réseau vélo et marche. 

Domitille Lécroart & Valentin Joubert

Association