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Premières assises nationales du VAE : de belles perspectives pour la suite

Les « Premières assises nationales du vélo électrique » organisées par la Grande Traversée des Alpes (GTA) ont réuni 400 personnes le lundi 2 novembre à Chambéry. Orientées autour d’« un tourisme branché innovant et tendance », ces Assises ont surtout abordé la question du VAE sous l’angle de l’économie, du tourisme et des territoires de montagne. Voici ce que les DRC, partenaires de l’évènement, en ont retenu.


La plus value du vélo à assistance électrique (VAE) Le VAE change le rapport au vélo. D’abord parce qu’il s’adresse à un public que le vélo n’intéressait auparavant pas, et qu’il représente à ce titre un gros pourvoyeur de nouveaux pratiquants. Ensuite parce qu’il permet d’allonger les distances parcourues et rend le vélo plus compétitif par rapport à la voiture pour des trajets quotidiens. Enfin, en termes touristiques, le VAE est le sésame d’une nouvelle pratique d’itinérance pour les territoires vallonnés ou de montagne dont il démocratise l’accès aux séniors et au public moins sportif par exemple et dont il étend la saison touristique. Bref, le VAE, c’est une réelle opportunité pour le développement de l’usage du vélo.

Le maillon fort de l’industrie du cycle

Les acteurs économiques avaient répondu en nombre à l’invitation de la GTA. Le VAE est pour eux un produit à forte valeur ajoutée qui connait une belle croissance depuis plusieurs années. « En 2015, les chiffres pressentis du marché du VAE, ce sont +31% en volume et +45% en croissance », indique Virgile Caillet, délégué général d’Univélo, Union nationale de l’industrie du vélo. Jérôme Valentin, président de Cycleurope, confirme : « En 2011, les VAE représentaient moins de 10% du chiffre d’affaire de l’entreprise, en 2015, ils en constituent plus de 45%. Il s’agit d’une forte progression qui implique des changements importants pour l’entreprise ». Investissements, innovation, adaptation aux usages : voilà la direction dans laquelle les entreprises du cycle se sont dirigées depuis quelques années. Et maintenant ? Alors que le marché de la batterie au lithium-ion est arrivé à maturité, d’autres pistes comme celle des batteries à hydrogène promettent une recharge plus rapide et plus d’autonomie. Pour ce qui est des VAE eux-mêmes, les perspectives de développement sont également importantes : diminution du poids des vélos, programmation des freins (pour produire de l’énergie et agir en frein moteur), caractère modulable des vélos pour plus de souplesse pour l’usager, ou encore amélioration des VTT à assistance électrique, dits VTTAE. De quoi alimenter la progression constante du marché.

L’itinérance branchée, une aubaine pour les professionnels du tourisme

Atout économique pour les industriels, le VAE l’est aussi pour les territoires et les opérateurs touristiques. Tour opérateurs, loueurs de vélo, hébergeurs, offices du tourisme ou comités régionaux et départementaux de tourisme : tous expriment un intérêt commun pour cette nouvelle tendance de l’itinérance. D’où l’émergence d’itinéraires dédiés comme celui des P’tites Routes du Soleil, porté par la GTA. « Il s’agit d’un itinéraire lancé cette année de Thonon à Nice entièrement conçu pour le VAE. Le projet a consisté à mettre en place un réseau de professionnels pour structurer une offre d’itinérance en VAE et contrer la difficulté de l’autonomie avec des sites de recharges tous les 30 à 40 km et plus de 100 au total sur 890 km », explique Lionnel Terrail de la GTA. Essayer le VAE c’est l’adopter ? Les acteurs publics l’ont bien compris. Services de location le long d’itinéraires déjà en place (sur la ViaRhôna par exemple), subvention à l’achat (voir la carte interactive de France Vélo Tourisme), mise en réseau de professionnels (comme Movélo en Alsace): les collectivités sont aussi là pour soutenir le développement du VAE.

Vers un cluster sur l’économie de l’itinérance ?

Pôle d’excellence définit par Laurent Fabius, l’écotourisme/slow tourisme est une filière au fort potentiel dans laquelle s’insère l’itinérance branchée. Le VAE fait d’ailleurs parti des 17 propositions formulées par le fédérateur de ce pôle d’excellence, Guillaume Cromer, directeur du cabinet ID-Tourism. Quelles suites seront données à ces 17 propositions ? « Mon rapport est maintenant entre les mains du ministère et c’est aux territoires de présenter leurs projets en phase avec ces 17 propositions*. Ce sont les porteurs de projets qui permettront à l’itinérance douce de se développer en France », précise Guillaume Cromer. Pour renforcer ce domaine, la GTA propose de créer un cluster sur l’économie de l’itinérance pour améliorer l’influence, la visibilité et l’audience des acteurs français de l’itinérance. La mise en place de ce cluster devrait intervenir en 2016 avec la participation de l’ensemble des acteurs concernés.

En matière d’itinérance, le vélo doit jouer une carte significative. Car si le VAE présente l’immense vertu de séduire les non-pratiquants à se mettre en selle, le vélo reste dans sa grande simplicité également un mode d’itinérance incontournable. Vélo et VAE ne sont pas concurrents mais complémentaires, le caractère innovant de l’un ne doit pas occulter l’universalité de l’autre.

FOCUS | « Les chiffres clés de l’itinérance alpine » diffusé par la GTA pendant les Assises :
– une saison touristique étendue : « 41% des vététistes des Chemins du Soleil effectuent leur parcours au printemps et 24% à l’automne;
– des hébergements marchands, grands gagnants de l’itinérance : « 99% des cyclistes de la Route des Grandes Alpes ont recours à l’hébergement marchand »;
– un levier d’économie durable;
– l’itinérance alpine, au cœur du choix de destination : « 95% des cyclistes de la Grande Route des Alpes réalisent l’itinéraire dans sa totalité, soit une durée moyenne de 7 jours »;
– les itinérants dépensent plus que des séjournants : « 89€ par jour et par personne pour les cyclistes de la Route des Grandes Alpes »;
– depuis 2007, les ventes annuelles de VAE ont augmenté de 797%.

 

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