Le Pays des Achards progresse vers un système vélo

Contexte local

Situé aux portes de l’océan Atlantique, entre La Roche-sur-Yon et Les Sables-d’Olonne, le Pays des Achards compte neuf communes pour environ 20 000 habitants. Territoire périurbain et rural, la pratique du vélo à ce jour est avant tout de loisirs ou touristique. Près de 90 % des déplacements domicile-travail sont réalisés en voiture et seulement 1 % à vélo. Même lorsque les actifs travaillent dans leur commune de résidence, ce qui est le cas pour 22 % des 8 000 actifs de la communauté de communes, l’usage de la voiture reste majoritaire (66 %). Le potentiel de report modal vers les modes actifs pour les déplacements de proximité est donc considérable. Le climat doux et le relief très modéré sont pourtant favorables à la pratique du vélo.

Opportunité

« La candidature à l’appel à projets Vélo et territoires AVELO de l’Ademe nous a permis de lancer plus rapidement que prévu notre schéma directeur cyclable », témoigne Lucie Éraud, chargée de mobilité et SIG à la communauté de communes. « L’appel à projets a initié nos réflexions sur la mobilité quotidienne à vélo. » En complément, le Pays des Achards peut compter sur un soutien financier de l’État en tant que lauréat de l’appel à projets 2020 « Fonds mobilités actives – Continuités cyclables » pour l’aménagement d’une liaison cyclable et d’une passerelle modes doux entre les deux bourgs des Achards. Les résultats des études sont attendus pour ce printemps pour un lancement des travaux en 2022. Ces aménagements permettront de proposer un itinéraire cyclable sécurisé entre la gare SNCF au nord et la voie verte existante au sud de la communauté de communes en passant par la zone d’activité riche de 3 000 emplois. Le projet permettra aussi de rallier la gare SNCF au tracé de l’itinéraire de la Vendée à vélo entre La Roche-sur-Yon et Les Sables-d’Olonne, qui sera opérationnel en 2022. L’investissement nécessaire ? Le projet global d’aménagement intégrant la passerelle modes doux qui franchit la 2×2 voies est estimé à 1,2 million d’euros hors taxe, subventionné à raison de 500 000 € par l’État. Une demande de financement complémentaire sera adressée à la région Pays de la Loire dans le cadre des projets de rabattement vers le réseau Aléop.

Ces démarches répondent aussi à une attente locale. « Notre première participation au défi mobilité de la région Pays de la Loire en septembre 2020 a illustré la place grandissante qu’occupe la mobilité durable au quotidien au Pays des Achards », complète Lucie Éraud. « Près de 200 personnes réparties sur 20 établissements, dont 8 écoles, y ont participé. Un de nos établissements scolaires mobilisés était même sur la première marche du podium de la catégorie 100 à 499 scolaires. »

Perspectives

Le plan vélo adopté en décembre dernier définit les priorités d’aménagement et la feuille de route des travaux pour les dix ans à venir sur le territoire avec 120 km d’aménagements cyclables à réaliser à horizon 2030. « Des liaisons intercommunales devront être aménagées. Mais nous travaillons également aux aménagements à l’intérieur des communes pour faciliter les déplacements de proximité à vélo », explique Lucie Éraud. Un fonds de concours est à l’étude pour encourager les communes qui se lancent dans la réalisation de ces aménagements. Dans le sillage de la LOM, la communauté de communes exercera la compétence d’autorité organisatrice de mobilité (AOM) à partir du 1^er juillet 2021. « Notre mission est aussi de montrer toutes les alternatives à l’autosolisme. La mise en place des aménagements cyclables sécurisés est indispensable, mais doit être couplée à un important travail de sensibilisation, de pédagogie et de communication pour accompagner les habitants vers une mobilité plus durable. » Des séances d’initiation au VAE sont donc proposées aux seniors dans le cadre d’ateliers collectifs de bien-être et de partage ; l’aide à l’achat d’un vélo classique neuf ou d’occasion, mais aussi d’un VAE ou vélo-cargo encouragera l’usage du vélo ; et un service de location de vélos longue durée est en cours de réflexion. « Tout le système vélo doit être créé. Pour promouvoir le vélo comme un mode de déplacement à part entière et en intermodalité avec les autres transports, l’offre de stationnement qualitative et quantitative sera aussi déterminante. » Première étape ? Un état des lieux de l’existant pour identifier ensuite les sites à équiper. « Chacune des neuf communes de notre territoire dispose d’une aire de covoiturage. L’idée est de les équiper de consignes sécurisées pour inciter nos habitants à allier voiture et vélo », précise Lucie Éraud. Davantage de sécurisation des aménagements, de stationnement et de services vélo destinés à un public large, voilà donc les principaux enjeux pour les dix ans à venir au Pays des Achards.

Coordination plus large

L’action de la communauté de communes s’inscrit dans la stratégie vélo du département de la Vendée. Pour faciliter le dialogue avec ses collectivités locales, le Département a créé un club des référents vélo en septembre dernier. Une première réunion a été organisée en fin d’année pour réfléchir ensemble aux projets vélo en cours et à venir et aux différentes problématiques auxquelles font face les collectivités locales. Des ateliers de travail sur la signalisation, l’observation, ou encore la donnée SIG sont prévus.

Dorothée Appercel