Le Havre Seine Métropole sécurise une route départementale pour les cyclistes du quotidien
La première édition de l’appel à projets Continuités cyclables, lancée fin 2018 par l’État, alloue un budget total de 43,7 millions d’euros aux 153 projets retenus. Parmi ces derniers, dix-huit sont portés par des collectivités adhérentes à Vélo & Territoires, dont Le Havre Seine Métropole. Avec un cofinancement de 50 %, l’appel à projets soutient à hauteur de 16 % la création d’une liaison cyclable sécurisée entre les communes du Havre et d’Octeville-sur-Mer. Adrien Verdière, chef de projet aménagement cyclable à la communauté urbaine du Havre Seine Métropole, décrypte le projet et son mécanisme de financement.
- Vélo & Territoires : Pourriez-vous brièvement présenter le projet ?
Adrien Verdière : L’objectif est de créer une voie verte de 3 km reliant la commune du Havre à Octeville-sur-Mer. Cette liaison cyclable le long de la route départementale 147 est nécessaire pour desservir le nord de l’agglomération, accessible principalement en automobile. La discontinuité due au manque d’aménagements cyclables sur la route départementale 147 empêche les cyclistes de se déplacer en sécurité. D’où la création de la voie verte se situant le long de cet axe dans le cadre de l’appel à projets Continuités cyclables. La fin de la première phase des travaux lancés en novembre 2019 est prévue pour le début de cet été. Pour prendre en compte les enjeux environnementaux locaux, Le Havre Seine Métropole a travaillé étroitement avec la police de l’eau. Des aménagements afférents à l’infiltration de l’eau ont été réalisés.
- Comment s’inscrit cette liaison dans la politique cyclable du Havre et en quoi présente-elle un enjeu pour la mobilité du quotidien ?
C’est un premier pas pour favoriser la desserte cyclable des communes du nord du Havre. Cet aménagement s’insère d’ailleurs dans notre Plan vélo 2015-2020. L’extension du réseau existant est prévue avec le Plan vélo 2020-2030, dont l’un des objectifs est de relier à vélo les principales communes de la communauté urbaine : Étretat, Criquetot-l’Esneval ou encore Saint Romain-de-Colbosc. Le tramway dessert le plateau nord-ouest du Havre jusqu’à une zone périurbaine regroupant de nombreux équipements de santé et résidences qui se situe à 3 km d’Octeville-sur-Mer. La liaison cyclable contribue au développement de l’intermodalité vélo + transports collectifs puisqu’elle permettra d’accéder à vélo à la station du tramway depuis Octeville-sur-Mer.
- Envisagez-vous d’installer un compteur sur cette voie verte ?
Nous n’avons pas intégré la pose d’un compteur dans notre candidature. Cependant, cette liaison deviendra, sans doute, rapidement un axe structurant de notre réseau cyclable. À ce moment, oui, il sera envisageable d’en installer un pour suivre la fréquentation vélo. Aujourd’hui, dix-sept compteurs vélo sont déployés dans toute la communauté urbaine. La deuxième édition de l’appel à projets Continuités cyclables, ouverte jusqu’à fin mai, impose d’en installer un si le montant du projet dépasse les 500 000 € HT.
- Pourquoi avoir candidaté à cet appel à projets et quels arguments vous ont permis d’être retenus ?
L’aide financière apportée nous permet de résorber une grande discontinuité cyclable de notre territoire et de créer un itinéraire cyclable sécurisant et continu le long de la route départementale 147. Le département de la Seine-Maritime (163 777 €) et la région Normandie (91 920 €) soutiennent également le projet. Pour nous, le cofinancement grâce à cet appel à projets permet une politique cyclable plus ambitieuse. Les éléments qui nous ont permis d’être retenus ? Pour le moment, nous n’avons pas de retour du comité d’évaluation. Trois facteurs clés sont tout de même identifiables. Le premier concerne la finalité de cet aménagement : résorber une coupure urbaine importante. Deuxièmement, grâce à cet itinéraire structurant, un secteur à forte évolution urbaine sera accessible à vélo. Troisièmement, des études d’impact menées au préalable assurent une prise en compte des différents enjeux (environnementaux, démographiques, économiques) ayant une incidence sur le territoire.
- Quel(s) retour(s) pouvez-vous faire sur cet appel à projets ?
Nous en sommes très satisfaits ! Le temps d’instruction de la procédure est de quelques semaines. Cela permet de démarrer rapidement les chantiers. Le suivi proposé par le l’État est aussi appréciable. Preuve de notre satisfaction : nous envisageons de monter un deuxième dossier. Un conseil à donner à d’autres porteurs de projet ? Le dossier à constituer est assez conséquent. Il est nécessaire de le préparer plusieurs semaines en amont de la date de dépôt.
- Le Havre Seine Métropole a récemment adhéré à Vélo & Territoires. Qu’apporte ce réseau à la politique cyclable de votre collectivité ?
L’adhésion à Vélo & Territoires nous apporte une grande connaissance et veille sur l’actualité des politiques cyclables en France. Les partages d’expériences et les fiches techniques permettent de s’inspirer des bonnes pratiques et de choisir les meilleurs équipements en fonction de son territoire. Enfin, le forum de discussions du site Internet est une ressource importante.
Propos recueillis par Violette Lallouet