Comment mettre le numérique au service d’une mobilité plus durable ?
Des données routières au MaaS (Mobility as a Service) et données partagées en passant par la mobilité en zones peu denses, tels étaient les sujets abordés lors du séminaire 3.0 d’ATEC ITS le 18 novembre dernier. Retours sur cette journée qui a réuni les acteurs de la mobilité intelligente et durable et où les idées prospectives, bonnes pratiques et retours d’expériences étaient à l’honneur.
Un écosystème d’acteurs autour des enjeux de la mobilité
« Le numérique prend une place importante dans le développement de la mobilité » introduit Martial Chevreuil, président d’ATEC ITS (Association pour le développement des Transports, de l’Environnement, et de la Circulation, département systèmes de transport intelligents). L’association, qui fédère des acteurs publics, de l’industrie, des starts-up, des opérateurs et des établissements de recherche est mandaté par l’État pour piloter le programme Mobilité 3.0. Le but ? Identifier des préconisations et moyens d’actions rendus possibles grâce au numérique pour mettre en place les ITS au service d’une mobilité plus durable. La plus-value des ITS ? Visualiser les flux et l’usage en temps réel, développer et valoriser des solutions multi- et intermodales existantes. Les acteurs concernés se réunissent régulièrement, à l’instar de ce séminaire, pour réfléchir et travailler ensemble. « Il y a beaucoup d’attentes à la veille des élections municipales de 2020, confirme Marc Papinutti, directeur de la Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer (DGITM). Il faut partager des outils, pas seulement financiers, pour développer les évolutions techniques sans mettre de côté ni les marchandises ni l’aspect social. »
Feuilles de routes : la mobilité en zone peu dense parmi les préoccupations
« Deux tiers de l’accroissement des métropoles, en nombre d’habitants, s’effectue à l’extérieur de celles-ci, contribuant ainsi à un allongement des distances domicile-travail » rappelle Jean Coldefy, directeur du programme Mobilité 3.0. Pour lui, cette nouvelle tendance nécessite une vision systémique de la mobilité intégrant transports, systèmes intelligents, aspects législatifs et enjeux d’aménagement. Quelles préconisations ont été formulées lors de cette journée ? Dans le domaine des données routières, les participants ont souligné l’importance de systématiser et fiabiliser l’information en temps réel. « Pour construire des alternatives de mobilité nous devrions connaître au mieux les flux routiers » rappelle Olivier Nau de Setec ITS. Tous les échelons territoriaux étaient à l’honneur, dont les zones peu denses. Celles-ci font par ailleurs l’objet d’un groupe de travail spécifique, dans le cadre du programme Mobilité 3.0, pour apporter des réponses concrètes à l’autosolisme : voies réservées aux cars ou au covoiturage, transport à la demande, covoiturage, autopartage et vélo. La petite reine n’est pas toujours considérée comme une solution de mobilité à part entière dans les territoires ruraux, or des solutions ne manquent pas. Des réponses « classiques » existent : faire émerger une « culture vélo », développer l’infrastructure cyclable et assurer la continuité cyclable par des aménagements adaptés. Celles-ci peuvent se doubler de solutions « innovantes », développées par les ITS : mettre en place des locations longue durée de VAE, publier et suivre des données de cyclabilité ou intégrer les trajets à vélo dans les calculateurs d’itinéraire pour développer l’intermodalité (parkings-relais, vélo et transports en commun, vélo et covoiturage). « Tout trajet multimodal débute par de la mobilité active : que ce soit par la marche ou le vélo ; les modes actifs ont donc tout intérêt à être associés aux réflexions sur la mobilité intelligente » résume Martial Chevreuil.
Aurélia Hild